Par Samidoun
Les autorités d’occupation israéliennes ont enlevé 122 Palestiniens de la ville de Jérusalem, 100 de Ramallah et El-Bireh, 75 de Khalil, 52 de Djénine, 48 de Bethléem, 55 de Naplouse, 15 de Tulkarem, 31 de Qalqilya et 7 de Tubas, 8 de Salfit et 8 de Jéricho.
Au 31 juillet 2018, le nombre de prisonniers palestiniens dans les prisons d’occupation était d’environ 6 000, dont 53 femmes – avec trois filles mineures – et environ 300 enfants dans les prisons de l’occupation israélienne. Les autorités d’occupation ont délivré 86 ordonnances de détention administrative, dont 36 nouvelles et 50 renouvelées. Le nombre total de détenus administratifs incarcérés sans inculpation ni jugement est passé à 430.
Les amendes infligées aux enfants détenus sont de l’extorsion de fonds et une punition collective pour les prisonniers et leurs familles
Les tribunaux militaires de l’occupant ne se limitent pas à imposer des peines injustes aux enfants détenus, mais imposent également de lourdes amendes à leurs familles, en plus des longues années et des mois de détention. Ces amendes peuvent représenter des dizaines de milliers de shekels pour une seule personne. C’est un vol fait au nom de la loi et une politique d’extorsion des familles des prisonniers dans le but de faire pression sur le prisonnier et leurs proches.
L’administration pénitentiaire impose également des amendes pour de petites raisons contre les mineurs à l’intérieur des prisons, comme être trop bruyant quand on appelle pour prier, être en retard à l’appel quotidien, afficher des photos sur le mur, suspendre une corde à linge, parmi d’autres prétextes.
Le montant total des amendes infligées aux enfants incarcérés à la prison d’Ofer atteindrait 85 000 NIS (22 970 dollars US) en juillet 2018. Les amendes infligées chaque année aux enfants prisonniers sont estimées à plus de 1 million de NIS (270 000 dollars US) par an.
L’imposition de ces amendes est une forme de punition à long terme pour les familles, obligeant celles-ci à emprunter de l’argent ou à se passer de besoins essentiels. En outre, les parents s’entendent dire que leur enfant est la cause de cette dette, malgré les arrestations arbitraires des enfants prisonniers et indépendamment de leur innocence.
Cette extorsion matérielle contre les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes est une politique systématique imposée par l’occupation pour faire pression sur l’ensemble de la société palestinienne en exploitant sa situation financière difficile. Ceci n’a rien à voir avec une quelconque justice, en particulier compte tenu des raisons douteuses de ces amendes.
L’objectif de cette politique est également d’atténuer l’occupation de ses responsabilités matérielles envers les prisonniers en les obligeant à financer eux-mêmes leur détention.
L’occupation renouvelle sa politique historique d’arrestation de journalistes
Ce mois de juillet, les autorités d’occupation ont procédé à une série d’arrestations visant cinq journalistes.
Les autorités d’occupation israéliennes ont poursuivi leur politique visant à faire taire les voix des journalistes et à violer les droits à la liberté d’opinion et d’expression, le nombre de journalistes dans les prisons israéliennes s’élevant à 23, dont quatre femmes journalistes.
Quatre des journalistes arrêtés étaient Alaa Rimawi, Mohammed Sami Alwan, Hosni Anjas et Qutaiba Hamdan, tous originaires de Ramallah et d’El-Bireh. Alaa Rimawi a entamé une grève de la faim pendant plusieurs jours pour protester contre son arrestation.
En outre, l’écrivaine Lama Khater, 42 ans, du gouvernorat d’Al-Khalil, a été arrêtée le 24 juillet. Les avocats qui lui ont rendu visite en détention ont indiqué qu’elle avait été soumise à des interrogatoires durs et continus de plus de 10 heures par jour au sujet de ses écrits, que les interrogateurs qualifiaient de “bombes à retardement”. Elle est mère de cinq enfants.
Grèves de la faim de prisonniers palestiniens en juillet
* Veuillez noter : Anas Shadid, Dirar Abu Manshar, Alaa Rimawi, Bassam Abidu et Mohammed al-Rimawi ont tous suspendu leur grève de la faim en août 2018. Pour un rapport sur la situation actuelle de ces grévistes de la faim, veuillez consulter cet article.
Cinq prisonniers et détenus palestiniens ont mené une grève de la faim dans les prisons israéliennes en juillet, notamment : Anas Shadid, âgé de 21 ans, d’Al-Khalil, qui a entamé sa grève de la faim le 19 juillet en signe de refus de sa détention administrative. Le centre de détention d’Ofer a transféré Shadid à l’isolement dans le centre de détention d’Hadarim après qu’il ait lancé sa grève. Il s’agit de la troisième grève menée par Shadid au cours des deux dernières années, dont une de 90 jours en 2016. Il est détenu depuis le 22 juin 2017 et a reçu trois ordres de détention administrative, tous pour des périodes de six mois, ce qui a provoqué sa grève de la faim. Il s’est abstenu de consommer des sels ou des vitamines. Durant sa grève à la prison de Hadarim, il a été détenu dans une petite cellule sans fenêtres ni moustiquaires et a souffert du froid. Il souffrait aussi de nausées et de vertiges et est tombé inconscient à plusieurs reprises. Il souffrait également de douleurs dans tout son corps et d’essoufflement.
Hassan Shokeh, âgé de 30 ans, de Bethléem, a mené une grève de la faim de plus de deux mois. Arrêté le 27 septembre 2017, il s’agissait de sa sixième arrestation. Il a été enlevé à nouveau à peine 27 jours après sa dernière libération le 31 août 2017, et a été placé en détention administrative pendant 6 mois. Shokeh a entamé une grève de la faim, qui s’est conclue par un accord prévoyant sa condamnation et sa libération le 3 juin 2018. Au lieu de cela, il a été condamné à six mois de détention administrative, sous le coup de soit-disant nouvelles charges [tenues secrètes]. Il a immédiatement entamé une grève de la faim à la prison d’Ofer.
Il a été fouillé à nu et placé en isolement dans la prison d’Ofer avant d’être transféré à la prison de Hadarim pendant dix jours, puis de nouveau à Ofer pendant cinq jours. Son avocat a fait un appel devant la Cour suprême de l’occupation israélienne contre sa détention administrative en raison de la détérioration de son état de santé. Sa grève s’est terminée par un accord pour sa libération le 1er décembre 2018.
Bassam Abidu, âgé de 47 ans, du gouvernorat d’Al-Khalil, a entamé une grève de la faim le 22 juillet contre sa détention administrative. Ancien prisonnier, il a passé sept ans et demi au total dans les prisons israéliennes. Il a été arrêté à nouveau le 30 mai 2018 par les forces d’occupation et condamné à une peine de prison sans inculpation ni jugement sous le coup d’un ordre de détention administrative. Il est marié et le père de six enfants.
Mohammed al-Rimawi, âgé de 27 ans, du gouvernorat de Ramallah, a entamé une grève de la faim le 19 juillet pour protester contre son arrestation et les conditions de ses interrogatoires au centre de détention d’Ashkelon. Il a été enlevé après avoir été convoqué pour un interrogatoire. Son père Nimr al-Rimawincien prisonnier – jadis emprisonné pendant trois ans – a alors été enlevé par les forces d’occupation pour tenter de faire pression sur son fils afin qu’il “avoue”.
Dirar Abu Manshar, âgé de 40 ans et originaire d’Al-Khalil, a entamé une grève de la faim le 27 juillet contre sa détention administrative. Emprisonné depuis le 7 juin 2017, son emprisonnement sans inculpation ni jugement a été renouvelé à trois reprises. Il est le père de quatre enfants.
Alaa Rimawi, journaliste âgé de 40 ans et originaire de Ramallah, a entamé sa grève de la faim le 30 juillet 2018 pour rejeter son arrestation pour son travail journalistique. Il est actuellement emprisonné à la prison d’Ofer. Il est marié et le père de cinq enfants.
13 août 2018 – Samidoun – Traduction : Chronique de Palestine