Par Samidoun
La Société des prisonniers palestiniens, le Centre de défense des droits de l’homme Al-Mezan, l’Association des défenseurs des droits des prisonniers Addameer et la Commission des affaires des prisonniers ont publié le rapport, traduit ici par le Réseau de solidarité des prisonniers palestiniens Samidoun.
Au mois de juin 2017, 388 Palestiniens de la Cisjordanie, de la Bande de Gaza et de Jérusalem ont été enlevés par les forces d’occupation israéliennes, dont 70 mineurs et six femmes.
Selon le rapport, les forces d’occupation se sont saisis de 126 Palestiniens à Jérusalem, 70 à al-Khalil [Hébron], 38 à Naplouse, 32 à Ramallah et El-Bireh, 30 à Jénine, 30 à Tulkarem, 27 à Bethléem, 14 à Qalqilya, sept à Jéricho, sept à Tubas, six à Salfit et un dans la bande de Gaza.
Il y a actuellement environ 6300 prisonniers politiques palestiniens dans les prisons israéliennes, dont 57 femmes, 10 filles mineures, 300 mineurs et enfants et 486 détenus administratifs, ainsi que 11 députés du Conseil législatif palestinien (à la date du 11 juillet).
En ce qui concerne le nombre d’ordonnances de détention administratives, 61 ordonnances de détention ont été émises en juin, dont 19 nouvelles et 42 en renouvellement pour la deuxième et troisième fois.
Torture et mauvais traitements
Malgré l’interdiction de la torture dans le droit international humanitaire et des droits de l’homme, en particulier dans la Convention contre la torture, qui a clairement défini la torture comme “tout acte par lequel une douleur ou une souffrance sévère, physique ou mentale, est intentionnellement infligée à une personne à des fins d’obtenir de lui, ou d’une tierce personne, des informations ou une confession”.
Cependant, les autorités d’occupation, au mépris de la Convention, continuent à pratiquer la torture sous diverses formes contre des prisonniers palestiniens, ” target=”_blank”>y compris des enfants, dans les centres d’interrogatoire.
Sur la base des visites d’avocats d’institutions partenaires auprès de centres d’interrogatoire et de détention israéliens, il a été constaté que ces autorités continuent d’utiliser des méthodes psychologiques et physiques et des formes de torture et de mauvais traitements pendant les interrogatoires, notamment des positions de shabeh ou de stress, les cris, les insultes et l’humiliation, les longues heures d’interrogatoire, les menaces d’arrestation de membres de la famille, la privation de sommeil, le déni d’accès aux avocats ou l’emprisonnement dans un centre d’interrogatoire qui ne comporte pas les conditions minimales pour la vie humaine, en vue d’obtenir une confession qui garantisse une condamnation ultérieure.
Baha Ka’adan de Tulkarem est emprisonné depuis le 17 avril 2017. Lors d’une visite de son avocat au centre d’interrogatoire de Jalameh, il a confirmé qu’il avait été soumis à un interrogatoire très dur pendant près de deux mois. Il a été interrogé en permanence pendant de longues heures et jours, a été empêché de dormir ou seulement sur la chaise d’interrogation, à laquelle il a été attaché à la main et au pied, en plus de l’abreuver de cris et malédictions et de le menacer d’arrêter les membres de sa famille et de détruire sa maison.
Au cours de l’interrogatoire, sa maison a été envahie par des soldats israéliens qui ont amené Baha avec eux afin qu’il voit les soldats de l’occupation entrer dans sa maison et détruire ses affaires, hurler sur sa famille et amener sa mère devant lui dans une tentative de faire pression pour le faire avouer.
L’étudiante palestinienne Istabraq Yahya d’al-Ram a confirmé lors d’une visite de son avocat qu’elle a été maltraitée lors de son interrogatoire au centre d’interrogatoire de Moskobiya. Les interrogateurs ont hurlé à plusieurs reprises sur elle, la menaçant de viol et d’une longue détention, tout en menaçant les membres de sa famille. Au début de l’interrogatoire, elle a été interrogée en permanence pendant 12 heures consécutives au cours de laquelle elle a été privée de sommeil, la main et le pieds attachés à la chaise d’interrogatoire.
** Information: L’avocat palestinien Muhammad Allan a mis fin à sa grève de la faim le 11 juillet après 34 jours. Un accord aurait été trouvé selon lequel il ne sera pas détenu administrativement. Il est actuellement devant les tribunaux militaires israéliens.
Le prisonnier palestinien Muhammad Allan, de la ville d’Einabus à Naplouse, était en grève de la faim depuis le 8 juin 2017 pour protester contre sa nouvelle arrestation et la menace de détention administrative sans inculpation ni procès. Il a été transféré devant un tribunal militaire. Allan, un avocat, a été arrêté à plusieurs reprises. En 2015, il a suivi une grève de la faim de plus de deux mois.
Plus de 100 prisonniers ont mené des grèves individuelles depuis 2012, depuis que Khader Adnan a été en grève de la faim contre la détention administrative. La détention administrative continue d’être largement utilisée contre les civils palestiniens. En outre, un certain nombre de personnes ont été transférées de la détention administrative vers les tribunaux militaires pour des accusations telles que “incitation” [à la résistance].
Les institutions partenaires considèrent que la réincarcération de Muhammad Allan est une initiative très dangereuse et menaçante de la part de l’occupation. Elles ont également mis en garde contre les répercussions sur sa santé d’une nouvelle grève de la faim et ont mis en garde les autorités de l’occupation contre la poursuite de leur pratique consistant à remettre en en détention administrative Allan et d’autres ex-prisonniers qui avaient été précédemment libérés.
15 juillet 2017 – Samidoun – Traduction : Chronique de Palestine