Par Daniel Vanhove
L’actuel gouvernement du 1er ministre Netanyahu a beau bénéficier d’un appui inédit de la part de son allié américain, les réalités ne trompent pas.
Grâce à la détermination et la pugnacité de la résistance, le régime israélien perd pied dans les guerres directes ou indirectes qu’il mène en-dehors de ses frontières – Liban, Syrie, Yémen, Irak, bande de Gaza, … pour ne parler que des plus visibles – ce qui documente sur l’état de son armée dont certains hauts gradés multiplient les mises en garde, et au sein de laquelle le moral semble au plus bas.
Mais il perd pied aussi sur le front de son image plus malmenée que jamais. Ce régime apparaît désormais pour ce qu’il est : un exemple détestable et honni de racisme et d’apartheid à l’égard de tout ce qui ne peut présenter les gages d’une judéité bien blanche. Et même aux États-Unis, les soutiens commencent à s’éroder.
Si l’on connaissait les positions racistes des gouvernements divers qui se sont succédé par rapport aux Arabes – qu’ils soient palestiniens ou israéliens – les récents événements à l’encontre de la communauté éthiopienne l’ont à nouveau illustré.
En parallèle, la campagne BDS – Boycott, Désinvestissement, Sanctions – initiée par plus de 170 associations palestiniennes depuis 2005 continue à s’étendre dans le monde, et ici aussi malgré les dénis des responsables politiques, les revers qu’elle occasionne pour l’économie israélienne sont importants.
Si ce n’était pas le cas, pourquoi donc le régime multiplie-t-il les tentatives pour enrayer une telle campagne, allant même jusqu’à y mêler le Mossad et son armée ?
Cela dit, et bien qu’en déclin, le régime jouit encore auprès de nombreux citoyens occidentaux et particulièrement européens, d’un certain a priori favorable, suite aux souvenirs amplement entretenus de la « solution finale » organisée par le régime nazi.
Et tout, absolument tout est fait pour que ce souvenir reste le plus vivant et le plus vibrant possible dans la mémoire collective européenne. Tant au niveau du cinéma que des documentaires, émissions radios, téléfilms, programmes scolaires, rappels et commémorations pour que le moindre détail surgisse afin de rappeler le rôle coupable d’une Europe qui a fermé les yeux sur l’innommable.
Et dans une civilisation qui s’est bâtie pendant des siècles sur le sentiment de culpabilité tel qu’enseigné à travers les valeurs chrétiennes qui ont fondé l’Europe, il est certain que cela laisse des traces et perdure un certain temps. C’est donc sur cet aspect que les experts en communication ont focalisé l’attention et leur angle de vue, afin que l’Européen moyen ne se permette jamais d’oublier sa dette morale.
La technique n’est pas compliquée, au contraire, elle est d’une simplicité limpide et parvient encore et toujours à entretenir un sentiment compassionnel à l’égard des juifs de la part de ceux qui ne parviennent pas à se débarrasser de cette culpabilité de leurs aînés avec laquelle pourtant ils n’ont rien à voir.
En effet, si l’on peut reprocher à ses parents ou grands-parents d’avoir fait de mauvais choix, pourquoi faudrait-il en payer les conséquences pendant des générations entières ? Cela n’a aucun sens. Se souvenir, d’accord… si l’objectif est d’éviter de reproduire les mêmes atrocités. Mais devoir se repentir ad nauseam, pour le choix des autres, en aucun cas ! D’autant que le régime israélien nous montre qu’il s’autorise à reproduire sur les Palestiniens, les mêmes crimes que des juifs ont subis sous les nazis.
Par ailleurs, bien entretenu, rappelé de manière métronomique à nos mémoires ce culte du souvenir permet de pointer un autre élément de la propagande sioniste : l’antisémitisme.
Ainsi celui qui ne courbera pas la tête par rapport à ce crime absolu pratiqué pendant la seconde guerre mondiale, et qui se permettra en tant qu’antisioniste de critiquer la politique israélienne de colonisation tous azimuts, sera-t-il traité d’antisémite. Terme qui constitue le « joker » fatal contre ceux qui oseront pointer le racisme et l’apartheid pratiqués impunément et à grande échelle par tout gouvernement israélien, depuis les décennies qu’est appliquée cette funeste idéologie qu’est le sionisme.
A cet effet, il faut (re)lire l’ouvrage de Norman Finkelstein édifiant sur la question : « L’industrie de l’Holocauste » (pour reprendre un terme fallacieux, puisqu’il désigne un « sacrifice » qui n’a évidemment pas eu lieu !) aux Ed. La Fabrique. Et bien comprendre à quel point la propagande israélienne est une « arme de destruction massive » … des cerveaux de ceux qui sont dans l’ignorance et qui y restent par paresse, fainéantise, complaisance ou lâcheté.
Mais, une fois affranchi de ce sentiment de culpabilité, il convient de regarder les choses en face et de les dénoncer pour ce qu’elles sont : le régime israélien est l’un des pires qui soit et il ne mérite en aucun cas d’être soutenu par nos Etats se vantant de leurs valeurs démocratiques. Que du contraire, il faut le combattre par tous les moyens et dire les crimes et atrocités qu’il s’autorise sur le dos de ceux dont il n’a cessé de voler les terres, les biens, la culture, l’identité, les vies… à travers une colonisation criminelle.
La création de cet Etat sous les auspices des Nations-Unies a été une grave erreur. Il est grand temps de la corriger. L’histoire n’est jamais figée pour les siècles. Elle évolue, s’adapte en fonction des événements. Rien n’est éternel, sinon le changement. Cela se vérifie à tous les stades de l’évolution et donc également à celui de l’histoire humaine.
Ce régime sous sa forme actuelle doit donc disparaître au profit d’un Etat qui sera la nation de tous ses citoyens, sans aucune discrimination de couleur de peau, de sexe, d’appartenance religieuse ou non, d’origine, … et en fera enfin, un Etat où le mot « justice » aura retrouvé le sens qu’il y a perdu depuis longtemps.
17 juillet 2019 – Transmis par l’auteur.