Par Al-Mayadeen
Le directeur du Centre d’études des prisonniers palestiniens, Riyad Al-Ashqar, explique en détail les souffrances infligées femmes palestiniennes dans les prisons israéliennes.
Le Centre d’Études des Prisonniers Palestiniens a confirmé que les autorités israéliennes d’occupation et leur administration pénitentiaire ont intensifié les abus et les mesures répressives contre les prisonnières palestiniennes, dans le but d’épuiser leur résistance et de briser leur volonté.
Le Centre a communiqué que les prisonnières sont soumises à une répression organisée, et sont privées de tous leurs droits. Dans le même temps se poursuit la politique de l’administration pénitentiaire consistant à faire irruption dans les cellules pour agresser les prisonnières et violer leur vie privée, alors que sont installées des caméras de surveillance dans les couloirs.
Riyad al-Ashqar, directeur du Centre, a estimé que le placement en cellules d’isolement des représentantes des femmes détenues, Marah Bakir et Shorouq Dwaiyat, est un dangereux précédent.
Al-Ashqar a ajouté que ces mesures pourraient être le prélude à davantage de répression et d’abus à l’encontre des femmes détenues, car l’administration pénitentiaire n’avait jusqu’ici jamais isolé les représentantes des femmes détenues.
La lutte en chiffres
Selon le directeur du Centre, les autorités d’occupation ont arrêté plus de 16 000 femmes palestiniennes depuis l’occupation de la Palestine en 1948.
Depuis le début de l’Intifada Al-Aqsa en septembre 2000, l’occupation a arrêté environ 2500 femmes et jeunes filles, dont 34 sont toujours dans les prisons de l’occupation, et placées dans des conditions dures et inhumaines.
L’occupant israélien a de tout temps arrêté les femmes palestiniennes, mais le phénomène s’est amplifié,sous divers prétextes, pendant la deuxième Intifada en 2000.
Les Israéliens ont arrêté des femmes palestiniennes pour exercer des pressions sur leurs proches afin qu’ils capitulent, et pour pousser les détenus à donner des informations.
Entre 10 et 15 femmes et jeunes filles sont arrêtées pendant des heures ou des jours chaque mois, a révélé Al-Ashqar. Certaines des personnes arrêtées sont transférées à la “prison de Hasharon” pour y être interrogées dans des conditions difficiles, tandis que d’autres ont été condamnées à la prison pour de nombreuses années.
La dernière femme palestinienne détenue était Saadia Salem Faraj Allah, 65 ans, de la ville d’Idna à Al-Khalil.
Elle a été arrêtée samedi après avoir été tabassée près de la mosquée Ibrahimi, sous le prétexte qu’elle aurait tenté de commettre une attaque à l’arme blanche.
Al-Ashqar a souligné que parmi les 19 prisonnières actuelles, huit sont condamnése à plus de 10 ans, dont Shorouq Dwaiyat d’Al-Quds et Shatila Abu Ayad, qui ont la plus longue peine de prison, soit 16 ans.
Deux prisonnières, Khitam Al-Saafin de Ramallah et Shorouq Al-Badan de Beit Lahm, sont en détention administrative sans charges ni jugement.
La prisonnière Maysoon Musa Al-Jabali, de Beit Lahm, est considérée comme la femme détenue la plus ancienne après la libération de Amal Taqatqa début décembre. Elle était détenue depuis juin 2015 et est condamnée à 15 ans de prison.
Répartition géographique des détenues
Quinze prisonnières sont originaires d’Al-Quds, cinq de Ramallah, quatre des territoires occupés en 1948, quatre d’Al-Khalil, trois de Beit Lahm, deux de Jénine, et une de Tulkarem.
Cinq prisonnières souffrent de diverses maladies et ne reçoivent pas de traitement approprié, le cas le plus difficile étant celui de la prisonnière Israa Jaabis.
L’administration pénitentiaire multiplie les refus et les humiliations
L’administration pénitentiaire de l’occupation israélienne continue de retarder l’installation d’un téléphone public dans les sections des prisonnières, et les empêche de communiquer avec leurs familles.
Les prisonnières sont privées de visites depuis plus d’un an et demi.
L’administration pratique la négligence médicale à l’égard des détenues et refuse de mettre à disposition un gynécologue spécialisé dans la clinique de la prison. Elle interdit également l’entrée de livres culturels ou scientifiques, ainsi que de produits artisanaux.
Privées de leurs droits fondamentaux
Les prisonnières palestiniennes souffrent du manque criant de couvertures, de vêtements d’hiver et d’appareils de chauffage, car l’administration pénitentiaire les empêche d’en faire l’acquisition.
L’administration humilie délibérément les femmes détenues en reportant de manière injustifiée leurs procès des dizaines de fois.
Les prisonnières souffrent également d’incursions continues menées par des officiers de police masculins. Elles ont exigé des agents féminins afin de préserver leur intimité.
Le Centre d’études des prisonniers palestiniens a appelé toutes les institutions qui défendent les droits des femmes et les organisations concernées à intervenir de toute urgence pour mettre fin à l’aggravation des souffrances des femmes prisonnières et faire cesser les crimes israéliens à leur encontre.
Plus tôt, le bureau des médias des prisonniers palestiniens a déclaré que les tensions sont toujours vives dans les prisons de l’occupation israélienne, suite aux agressions systématiques lancées par le service pénitentiaire à l’encontre des femmes prisonnières.
Auteur : Al-Mayadeen
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19 décembre 2021 – Al-Mayadeen – Traduction : Chronique de Palestine