Par Abdel Bari Atwan
La Cour pénale internationale a de fait, placé Netanyahu au même rang qu’Hitler. Elle envoie un message fort à l’Amérique et aux Arabes qui cherchent à normaliser leurs relations avec l’État génocidaire.
La Cour pénale internationale a délivré aujourd’hui des mandats d’arrêt à l’encontre de Benjamin Netanyahu, le Premier ministre de l’État occupant, et de son ministre de la guerre, Yoav Galant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans le cadre du génocide de la bande de Gaza.
Le juge Karim Khan, président du tribunal, n’a pas succombé aux menaces et pressions américaines et sionistes, ni au harcélèment juridique et moral.
Netanyahu est le seul homme politique et premier ministre inculpé pour lds atrocités comparables à celles commises par Hitler, et le gouvernement israélien est désormais au même niveau, voire pire, que l’Allemagne nazie.
Ce sont ses alliés et partisans occidentaux qui ont fondé ce tribunal pour les représenter, eux et leur dite « civilisation ».
La décision de la Cour est sans ambiguïté et se fonde sur le droit international, et non sur la politique.
Le mémorandum indique que le plus grand crime de Netanyahu, a été d’utiliser la famine comme une arme et de commettre des crimes contre l’humanité tels que des meurtres, des persécutions et des attaques délibérées contre des civils.
Il a également empêché l’aide humanitaire et les médicaments d’atteindre les populations assiégées et affamées, et détruit les hôpitaux, où les médecins ont dû opérer des enfants blessés sans anesthésie.
Ces deux mémorandums marquent le début de l’effondrement de l’hégémonie, de l’arrogance et du chantage sioniste dans le monde, de ses représentations institutionnelles internationales, et la révélation du visage hideux, criminel et sanguinaire du sionisme, qui ne demande qu’à verser le sang et à s’emparer des terres d’autrui avec le soutien et la protection de ceux qui prétendent défendre les droits de l’homme, la dignité et l’humanité.
La condamnation par la Cour pénale internationale du génocide de la bande de Gaza impacte également les États-Unis et d’autres nations européennes qui ont fourni à Israël des instruments de meurtre et de génocide.
Ils ont couvert ce génocide en invoquant la légitime défense dans le cadre d’un plan répugnant visant à massacrer plus de 50 000 personnes, principalement des enfants et des femmes, avec plus de 10 000 disparus dont la plupart sont toujours sous les décombres, et à ravager 95 % de la bande de Gaza.
La décision audacieuse et courageuse de la Cour apportera un réconfort à Gaza, à la Cisjordanie, au Liban et aux martyrs du Yémen, en guise de vengeance pour des criminels de guerre qui se considéraient au-delà de toutes les lois terrestres, internationales et divines.
Si les résistants ou ceux qu’il a trompés, déplacés de force ou dont il a tué les enfants ne liquident pas Benjamin Netanyahu dans les semaines et les mois qui suivent, il survivra mais risquera à vie d’être arrêté ou emprisonné par la Cour pénale internationale, à l’instar du criminel serbe Ratko Mladić.
Rappelons qu’il séjourne dans un abri gardé à 70 mètres de profondeur et qu’il n’est pas retourné à Césarée depuis qu’un missile du Hezbollah a frappé sa chambre à coucher.
Tous les dirigeants arabes et leurs partisans qui ont normalisé leurs relations avec le criminel de guerre Netanyahu, ou ceux qui font la queue pour la normalisation et se réjouissent de lui serrer la main et de l’embrasser chaleureusement, seront choqués, démasqués, durement instruits par ce qui est l’équivalent d’une claque.
Comment sera-t-il encore possible de s’afficher avec un criminel de guerre, un auteur d’atrocités et un tueur d’enfants ?
L’État occupant prétendument « civilisé » et ses opposants à l’intérieur qui qualifient le jugement du tribunal d’« antisémite » et de « tache sur son histoire » sont pathétiques. Le génocide, le nettoyage ethnique et la famine des enfants sont une véritable honte… Être enfin qualifié de nazi et de génocidaire pour ces actes n’est que justice.
En conclusion, nous rendons hommage au juge Khan et à ses collègues de la Cour pénale internationale pour avoir défendu la justice, l’humanité et les martyrs innocents, comme nous rendons hommage à ceux qui restent en vie parmi leurs familles dans cette région ravagée, que le reste de l’humanité et la plupart de leurs coreligionnaires ont abandonnés, refusant d’écouter leurs appels à l’aide comme s’ils venaient d’une autre planète.
Le juge Khan est resté ferme comme un vrai chevalier, protégeant les déshérités qui risquent la famine ou les missiles des criminels aujourd’hui poursuivis. Les tentatives de le salir et de le faire chanter avec de fausses accusations de harcèlement et de viol, n’ont pas manqué, et à ce jour, il nous rend fiers de l’humanité, et pas seulement de l’islam.
Je l’admire en tant que réfugié arabe palestinien, qui considère toutes les victimes, les martyrs, les mutilés et tous ceux qui sont impactés en Palestine, au Liban et au Yémen, comme sa famille et ses proches et qui, comme eux, tient sa place dans les tranchées de la justice et de l’humanité.
Khan partage et subit comme nous ces années de plomb et d’obscurantisme.
Auteur : Abdel Bari Atwan
* Abdel Bari Atwan est le rédacteur en chef du journal numérique Rai al-Yaoum. Il est l’auteur de L’histoire secrète d’al-Qaïda, de ses mémoires, A Country of Words, et d’Al-Qaida : la nouvelle génération. Vous pouvez le suivre sur Twitter : @abdelbariatwan
22 novembre 2024 – Raï al-Yaoum – Traduction : Chronique de Palestine