Le terrorisme israélien à Gaza est sans équivalent

6 avril 2025 - Les Palestiniens font leurs adieux à trois de leurs proches tués ce matin lors d'une frappe israélienne par drone sur une banque alimentaire pour personnes déplacées dans le camp de réfugiés de Khan Yunis, au sud de la bande de Gaza. Les trois hommes, Bilal Saeed Muhammad Abu Mustafa Nasser, Mohiuddin Hussein Muhammad Al-Khawas Nasser et Muhammad Suleiman Ibrahim Abu Mustafa Nasser, font partie des dix Palestiniens tués alors que les raids israéliens continuent de frapper Khan Yunis. Au cours des dernières 24 heures, les attaques israéliennes sur Gaza ont tué plus de 60 personnes, portant le nombre total de morts à au moins 1309 depuis qu'Israël a repris sa campagne de bombardements le 18 mars - Photo : Doaa Albaz / Activestills

La nature des crimes d’Israël dans la bande de Gaza doit être dénoncée, en particulier leur portée effroyable, leur exécution méthodique et leurs effets à grande échelle, qui dépassent ceux de groupes armés tels que l’État islamique [EI].

Alors que les crimes commis par l’EI ont été largement dénoncés par la prétendue communauté internationale, cette même communauté est désormais pdans sa grande majorité silencieuse – et donc complice – alors qu’Israël poursuit une campagne de génocide déclaré visant à le chasser de sa patrie tout en l’exterminant. Cette campagne se poursuit sans interruption depuis près de 18 mois.

Les forces d’occupation israéliennes ont fait exploser aujourd’hui (jeudi 3 avril 2025) un robot chargé de tonnes d’explosifs au cœur du quartier densément peuplé de Shuja’iyya, dans l’est de la ville de Gaza.

L’explosion s’est produite dans une zone remplie de civils déplacés, alors qu’il n’y avait aucune nécessité militaire et aucune activité de résistance à proximité.

Cet acte incarne la conduite des organisations terroristes existantes, les surpassant même en termes de brutalité et de mépris pour la vie humaine, et ne ressemble en rien à la conduite d’un État lié par le droit international, quelles que soient les tentatives de le déformer ou de le contourner.

L’explosion a tué 21 Palestiniens et en a blessé une centaine d’autres, dont la majorité étaient des femmes et des enfants. Un immeuble résidentiel entier a été détruit alors que ses habitants étaient encore à l’intérieur, et il ne s’agit pas d’un incident isolé.

Les Israéliens mettent en oeuvre leur « solution finale »

Au cours des derniers mois, en particulier dans le nord de la bande de Gaza, Israël a de plus en plus utilisé des robots chargés d’explosifs dans les quartiers résidentiels lors de ses incursions terrestres. Au moins 150 de ces explosions ont entraîné la mort de centaines de civils, principalement des femmes et des enfants, et causé des destructions à grande échelle de maisons et d’autres infrastructures essentielles.

Une autre atrocité a été commise le 23 mars, lorsque les forces israéliennes ont kidnappé 15 secouristes palestiniens du Croissant-Rouge palestinien et de la Défense civile, ainsi qu’un membre du personnel des Nations unies, avant de les abattre sommairement, certains alors qu’ils avaient les mains liées.

Leurs corps ont été jetés dans une fosse et les ambulances dans lesquelles ils voyageaient ont été détruites.

Cet incident est un autre exemple flagrant de crime israélien intentionnel qui reflète – et dépasse – la brutalité de groupes tels que l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), car il révèle une intention claire et délibérée d’anéantir les Palestiniens, à la fois physiquement et en terrorisant psychologiquement les habitants de la bande de Gaza.

Les équipes de terrain d’Euro-Med Monitor ont documenté des milliers de crimes commis par les forces israéliennes, constituant des preuves accablantes d’atrocités de masse. Ces crimes constituent un modèle de violence sans précédent dans l’histoire récente, en termes d’ampleur, de ciblage délibéré et d’intention génocidaire.

Au moins 58 000 Palestiniens ont été tués, dont une majorité de femmes et d’enfants, et la plupart ont été ensevelis sous les décombres de maisons délibérément détruites au-dessus de leurs têtes, tandis que beaucoup ont été tués par des tirs de sniper dans une intention claire.

Plus de 120 000 personnes ont été blessées et au moins 39 000 enfants sont devenus orphelins.

Les infrastructures de la bande de Gaza, y compris les maisons, les hôpitaux et les écoles, ont été pratiquement détruites.

Ces actes constituent l’une des campagnes d’extermination les plus vastes et les plus systématiques de l’histoire contemporaine, soulignant le besoin urgent d’une responsabilité internationale, d’une fin à l’impunité israélienne et d’une action concrète pour mettre fin à de nouvelles atrocités.

Les méthodes employées par Israël dans la bande de Gaza, en particulier le massacre de civils, ressemblent de façon frappante aux tactiques utilisées par des groupes que la dite communauté internationale a largement condamnés comme terroristes.

Cependant, les atrocités qui se déroulent dans la bande de Gaza sont bien plus dangereuses en termes d’ampleur, de brutalité et d’intention systématique, et ne peuvent être comprises uniquement en fonction de méthodes ou d’outils violents.

Ce qui se passe dans la bande de Gaza constitue un véritable génocide perpétré par un État doté de la personnalité juridique internationale et tenu de protéger les civils en vertu du droit international.

Au lieu de cela, Israël déploie ses appareils militaires, juridiques, judiciaires et médiatiques, et bénéficie d’une large protection politique internationale pour mener une campagne systématique de destruction contre une population sans défense soumise à son régime colonial et d’apartheid.

Les Palestiniens vivant sous ce régime ne sont plus soumis à l’exclusion, à l’oppression et aux bombardements intermittents, comme par le passé. Au contraire, Israël est désormais légitimé à poursuivre l’extermination des Palestiniens dans l’enclave, sans contrôle ni responsabilité.

Ces actions ne peuvent être considérées comme des politiques hasardeuses ou extrêmes, mais représentent plutôt un modèle à part entière de terrorisme d’État organisé, motivé par un plan global d’anéantissement et mis en œuvre au vu et au su de la dite communauté internationale.

Ces crimes sont commis avec l’intention claire et déclarée d’éliminer le peuple palestinien en tant qu’entité nationale et collective, de déraciner ceux qui restent sur leurs terres, d’effacer leur identité et, en fin de compte, de mettre fin à leur existence collective.

Le paradoxe choquant est que ces crimes, plus importants en termes d’ampleur, de structure et de gravité que ceux commis par des groupes armés proscrits, ne sont pas condamnés de manière proportionnée.

Le racisme occidental a semé les graines du génocide à Gaza

Au contraire, Israël les commet sous la bannière même de la légitimité internationale. Alors qu’elle criminalise rapidement les actions des groupes terroristes non étatiques, la dite communauté internationale a donné une fausse apparence de légalité au génocide d’Israël, permettant sa prolongation et offrant une immunité totale aux auteurs.

Mettre fin à cette politique de deux poids deux mesures n’est plus une question de choix, car elle représente une attaque directe contre les fondements du droit international et révèle une hypocrisie raciste dans le cadre de protection collective qui doit être abordée de front.

Traiter les crimes d’Israël comme exceptionnels et échappant à toute responsabilité sape les principes fondamentaux de l’ordre juridique mondial et renforce l’une des formes les plus dangereuses d’impunité.

Tous les États, individuellement et collectivement, doivent respecter leurs obligations légales et prendre des mesures urgentes pour mettre fin au génocide israélien dans la bande de Gaza sous toutes ses formes.

Cela implique de mettre en œuvre des mesures concrètes pour protéger les civils palestiniens, de veiller à ce qu’Israël respecte les normes juridiques internationales et les décisions de la Cour internationale de justice, et de garantir que les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité soient pleinement tenus responsables de leurs actes.

Il est important d’exécuter dans les plus brefs délais les mandats d’arrêt délivrés par la Cour pénale internationale à l’encontre du Premier ministre et du ministre de la Défense israéliens et de garantir le transfert de ces individus devant la justice internationale.

En outre, la dite communauté internationale doit imposer des sanctions économiques, diplomatiques et militaires complètes à Israël en réponse à ses violations graves et systématiques du droit international.

Cela inclut un embargo sur les armes, la cessation de toute coopération politique, financière et militaire, le gel des avoirs des responsables impliqués, des interdictions de voyager et la suspension des privilèges commerciaux et des accords bilatéraux qui procurent à Israël des avantages économiques, lui permettant de poursuivre ses crimes.

Enfin, tous les États et entités concernés doivent tenir les gouvernements complices pour responsables, au premier rang desquels les États-Unis, ainsi que les autres nations qui apportent à Israël un soutien direct ou indirect dans l’exécution de ses crimes.

Toute assistance ou engagement dans les secteurs militaire, du renseignement, politique, juridique ou financier israéliens, et/ou toute coopération avec les médias israéliens, contribue à la poursuite des atrocités contre le peuple palestinien.

3 avril 2025 – EuroMed Monitor – Traduction : Chronique de Palestine

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