Les Israéliens commettent de nouveaux massacres à Khan Younis et Deir al-Balah

Les blessés, dont des femmes et des enfants, sont soignés à l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa à Deir al-Balah, à Gaza, le 12 juillet 2024. Des victimes et des blessés ont été signalés après l'attaque à Khan Yunis - Photo : Ashraf Amra - via MEMO

Par Al-Mayadeen

L’occupation israélienne commet un horrible massacre à Khan Younis, alors que des dizaines de victimes sont amenées à l’hôpital koweïtien.

Pour le 281e jour consécutif, l’occupation israélienne a poursuivi son agression sur la bande de Gaza, commettant de nouveaux massacres qui ont tué et blessé des dizaines de civils palestiniens.

Les forces d’occupation israéliennes ont commis d’horribles massacres à Khan Younis, où le bombardement intensif de la zone al-Mawasi de la ville a tué des dizaines de civils et en a blessé des dizaines d’autres, les rapports indiquant que le nombre de personnes tuées n’est pas inférieur à approchant la centaine.

Le bilan total de l’agression s’élève pour l’instant à plus de 100 victimes. Selon des informations en provenance de Khan Younis, plus d’une heure et demie après le début de l’agression, des martyrs sont toujours amenés à l’hôpital koweïtien, le ministère de la santé soulignant que l’ensemble de la bande de Gaza ne peut supporter un tel nombre de victimes en raison de la dégradation des infrastructures de santé due aux bombardements israéliens ininterrompus.

Des dizaines de corps sont toujours bloqués sous les décombres alors que les premiers intervenants et les secouristes tentent d’atteindre tous les morts et les blessés ; la plupart de ces derniers sont gravement blessés, comme l’indiquent les rapports provenant de l’hôpital koweïtien.

Dans le centre de la bande de Gaza, cinq Palestiniens, dont trois enfants, ont été tués samedi à la suite d’une frappe aérienne israélienne sur une maison à Deir al-Balah.

De plus, au moins dix Palestiniens ont été blessés lors d’une frappe aérienne visant une maison de la rue al-Ashreen dans le camp de réfugiés de Nuseirat. Une autre frappe aérienne des forces d’occupation israéliennes a touché la zone nord du camp.

Dans le sud de la bande de Gaza, deux autres civils ont été tués et plusieurs autres blessés lors d’un raid aérien sur Deir al-Balah. Par ailleurs, un homme et sa femme enceinte ont été tués après le bombardement de leur maison dans la zone de Qah al-Qurain, à l’est de Khan Younis.

Une autre frappe aérienne israélienne a visé une maison près de la station al-Tahrir, à l’entrée de la grande ville d’Abasan, également à l’est de Khan Younis.

Des drones israéliens tirent sur des civils

Dans le nord, des drones israéliens ont ouvert le feu sur des civils dans la zone sud de Tell al-Hawa, au sud-ouest de la ville de Gaza. Cette attaque a coïncidé avec des tirs d’artillerie sur le quartier sud de Rimal, à l’ouest de la ville.

La dévastation laissée par les forces d’occupation était terrible à constater lors d’une visite des correspondants d’Al Mayadeen dans la zone industrielle et à Tell al-Hawa. Des équipes médicales ont été observées en train de récupérer les corps de dizaines de martyrs dans les rues.

L’artillerie et l’aviation israéliennes ont également ciblé les environs de la jonction marocaine dans la rue al-Thalathini, dans la ville de Gaza.

Sur le plan humanitaire et sanitaire, le Bureau des médias du gouvernement à Gaza a indiqué qu’environ 71 000 cas d’hépatite virale ont été enregistrés en raison des déplacements de population depuis le début de la guerre israélienne contre Gaza.

Compter les morts à Gaza : difficile mais essentiel

Les violences en cours ont causé la mort de plus de 38 345 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants, et blessé plus de 88 295 autres personnes. Ces chiffres ne sont pas définitifs car des milliers de victimes sont encore ensevelies sous les décombres.

Des milliers de disparus

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué vendredi que près de 6 400 Palestiniens étaient toujours portés disparus à Gaza.

Nombre d’entre eux seraient coincés sous les décombres, enterrés sans avoir été identifiés ou détenus dans des prisons israéliennes, tandis que d’autres seraient séparés de leurs familles, incapables d’entrer en contact avec elles. Selon le CICR, près de 1 100 nouveaux cas de personnes disparues ont été enregistrés depuis avril. Leur statut n’a toujours pas été élucidé.

Sarah Davies, porte-parole du CICR, a indiqué que 500 à 2 500 appels concernant des personnes disparues sont reçus chaque semaine, précisant que « dans des situations aussi chaotiques, les gens peuvent être séparés facilement. Les gens sont paniqués, et il n’est pas rare quand il fait nuit que les gens soient séparés de leur famille. S’il y a des explosions à proximité, les gens s’enfuient et se perdent les uns les autres ».

Elle ajoute que les membres des familles ne savent pas toujours quelles ambulances transfèrent leurs proches blessés ou dans quels hôpitaux ils sont transférés. Dans d’autres cas, les gens perdent leur téléphone et les communications sont alors interrompues.

En outre, « Israël » a délibérément attaqué des hôpitaux et entravé les efforts des professionnels de la santé pour enregistrer les blessures et identifier les personnes décédées.

L’agression incessante, ainsi que les limitations de mobilité et les problèmes de communication, ont rendu difficile le suivi et la localisation des personnes disparues. En outre, l’accès des spécialistes de la médecine légale et des droits de l’homme a été limité, ce qui a rendu impossible l’identification des victimes.

Selon le dernier rapport de Save the Children, l’intensité des frappes israéliennes et la présence de bombes et de missiles non explosés dans les décombres rendent trop dangereuse la recherche de personnes par les premiers intervenants et les proches.

Le CICR a recensé plus de 8 700 Palestiniens disparus à Gaza, et environ 2 300 cas ont été élucidés. Le nombre réel est peut-être plus élevé, car toutes les familles n’appellent pas le CICR et des familles entières ont été massacrées, ne laissant personne derrière elles pour signaler leur disparition.

13 juillet 2024 – Al-Mayadeen – Traduction : Chronique de Palestine