Par Qassam Muaddi
L’intensification des bombardements israéliens sur le Liban a fait au moins 492 morts, majoritairement parmi les civils, jusqu’à présent, tandis que le Hezbollah riposte en tirant des roquettes sur des objectifs militaires israéliens. L’armée israélienne a également perquisitionné et fermé de force le bureau d’Al Jazeera à Ramallah.
Victimes
- Au moins 492 personnes ont été massacrées – dont 35 enfants- et 1645 blessées au Liban lors de frappes aériennes israéliennes, selon les derniers chiffres du ministère libanais de la santé.
- 41 455 + tués* et au moins 95 878 blessés dans la bande de Gaza. 32 280 personnes ont été identifiées, dont 10 627 enfants et 5 956 femmes, soit 60 % des victimes, et 2 770 personnes âgées au 6 août 2024. On estime que 10 000 autres personnes se trouvent sous les décombres*.
- Plus de 716 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est. Parmi eux, 146 enfants.**
* La branche gazaouie du ministère palestinien de la santé a confirmé ce chiffre dans son rapport quotidien, publié sur son canal WhatsApp le 23 septembre 2024. Les groupes de défense des droits et les experts en santé publique estiment que le nombre de morts est beaucoup plus élevé.
** Le nombre de morts en Cisjordanie et à Jérusalem n’est pas mis à jour régulièrement. Il s’agit du dernier chiffre communiqué par le ministère palestinien de la santé en date du 20 septembre 2024.
Principaux développements
- L’antenne de Gaza du ministère palestinien de la santé indique que le nombre de morts dépasse 41 455 et que 95 878 personnes ont été blessées depuis le 7 octobre, dont 33 % d’enfants, 18,4 % de femmes et 8,6 % de personnes âgées ; au moins 115 enfants palestiniens sont nés et ont été tués par les forces israéliennes depuis le 7 octobre.
- Le ministère palestinien de la santé indique que le nombre de Palestiniens tués par l’armée israélienne ou les colons en Cisjordanie et à Jérusalem s’élève à 716 depuis le 7 octobre.
- Le ministère libanais de la santé indique que 492 Libanais ont été tués et plus de 1640 blessés dans des centaines de frappes aériennes israéliennes au Liban, en particulier dans le sud et la vallée de la Bekaa.
- Les tirs de roquettes du Hezbollah ont visé Haïfa, Afoula, Akka et Nazareth samedi et dimanche, pour la première fois depuis le début de la guerre sur le front libanais, il y a près d’un an.
- Le Hezbollah informe que ses tirs de roquettes ont visé des installations militaires israéliennes à Haïfa.
- Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naim Qassim, déclare que les tirs de roquettes du Hezbollah, samedi et dimanche, constituent le début de la réponse du groupe aux attentats perpétrés la semaine dernière à l’aide de téléavertisseurs et d’appareils électroniques ; il affirme que la réponse du Hezbollah aux attaques israéliennes sera « hors des sentiers battus ».
- Israël assassine 22 Palestiniens, dont au moins 13 enfants, un nouveau-né et 6 femmes, lors d’une attaque aérienne visant une école abritant des familles déplacées de force dans le quartier de Zeitoun, dans la ville de Gaza.
- L’hôpital des Martyrs d’al-Aqsa prévient qu’il sera hors service dans les prochaines heures en raison du manque de carburant et de fournitures médicales.
- L’UNRWA met en garde contre la détérioration des conditions de vie des Palestiniens déplacés de force à Gaza alors que la saison des pluies commence.
- Les forces israéliennes assassinent huit Palestiniens en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est ; sept d’entre eux ont été tués lors d’un seul raid à Qabatiya, à Jénine.
- Le gouvernorat palestinien de Jérusalem déclare qu’Israël a démoli 320 propriétés palestiniennes à Jérusalem depuis octobre dernier, dont 87 dans le seul quartier de Silwan.
Le bilan des victimes libanaises s’élève à 492, alors qu’e l’état génocidaire intensifie ses attaques
Au moins 492 Libanais ont été tués et 1645 ont été blessés par les frappes aériennes israéliennes, a déclaré le ministère libanais de la Santé, alors que les bombardements israéliens se poursuivent sur des dizaines de villes libanaises dans le sud du Liban et dans la vallée de la Bekaa, dans l’est du pays.
La vague de frappes israéliennes fait suite à une vague de deux jours de tirs de roquettes du Hezbollah sur le nord d’Israël, en représailles à l’explosion de téléavertisseurs et d’appareils électroniques survenue la semaine dernière.
Samedi et dimanche, les roquettes du Hezbollah ont frappé Haïfa, Afoula, la région de Krayut près d’Akka et Nazareth. Les médias israéliens ont fait état de dégâts considérables, mais le nombre de victimes israéliennes n’a pas été révélé en raison de la censure militaire israélienne.
La branche militaire du Hezbollah a déclaré dans un communiqué avoir visé le complexe industriel du fabricant militaire israélien Raphael avec des dizaines de roquettes.
Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naim Qassim, a déclaré que la récente salve de roquettes du week-end était une première réponse aux attentats perpétrés la semaine dernière contre les téléavertisseurs et les appareils électroniques, qui ont tué 32 Libanais et en ont blessé plus de 3000 autres.
M. Qassim a tenu ces propos lors de la cérémonie funéraire des 15 membres de la force d’élite Radwan du Hezbollah tués lors de la frappe israélienne sur le quartier de Dahiya, dans le sud de Beyrouth, vendredi dernier.
La frappe a visé et tué Ibrahim Aqil, le commandant de la force Radwan, ainsi que plusieurs membres de la direction militaire du Hezbollah. M. Qassim a déclaré que la lutte du Hezbollah contre Israël était entrée dans une nouvelle phase, qu’il a décrite comme un « compte ouvert » qui se poursuivrait parallèlement au « front de soutien » du Hezbollah à Gaza.
Israël a commencé à transférer des forces armées à la frontière libanaise la semaine dernière, son cabinet ayant officiellement déclaré que le retour des Israéliens évacués vers le nord serait considéré comme un nouvel objectif de la guerre en cours.
La déclaration du cabinet a été suivie par l’explosion de bipeurs et d’appareils électroniques dans tout le Liban, ainsi que par l’assassinat d’Aqil et de membres de la force Radwan.
Vendredi, la Maison Blanche a prétendu que l’administration américaine n’avait pas connaissance de l’intention d’Israël de frapper le district de Dahiya. Cependant, plusieurs médias israéliens ont rapporté que le ministre israélien de la guerre, Yoav Gallant, avait informé le secrétaire américain à la défense qu’Israël allait mener « une opération difficile au Liban » avant l’explosion des bipeurs.
Jeudi, le secrétaire général du Hezbollah, Hasan Nasrallah, a juré que son organisation poursuivrait ses opérations contre Israël en soutien à Gaza, déclarant que les Israéliens évacués « ne retourneront pas dans le nord » tant que la guerre israélienne contre Gaza n’aura pas pris fin.
Israël commet un nouveau massacre contre les Palestiniens déplacés dans la ville de Gaza
Israël a assassiné 22 Palestiniens lors d’une frappe aérienne qui a visé samedi une école abritant des familles déplacées de force dans le quartier de Zeitoun, dans la ville de Gaza. Parmi les victimes se trouvaient 13 enfants, dont un nouveau-né, et six femmes, selon la branche gazaouie du ministère palestinien de la santé.
L’école, qui abritait des milliers de Palestiniens, a été touchée par deux missiles israéliens, selon des journalistes locaux. Les blessés ont été transférés à l’hôpital arabe al-Ahli, le seul hôpital encore en état de marche dans la ville de Gaza, après la destruction par Israël de l’hôpital al-Shifa.
Certains blessés ont été transportés à la main ou sur des charrettes en raison du manque de carburant pour les ambulances. Selon Anas al-Sharif, reporter d’Al Jazeera sur le terrain, la plupart des blessés ont subi des blessures graves, notamment des brûlures et des amputations de membres.
Le massacre israélien dans le quartier de Zeitoun a eu lieu moins d’une semaine après que des avions de guerre israéliens ont rasé un bloc résidentiel entier de sept bâtiments dans le camp de réfugiés d’al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, tuant 40 Palestiniens.
Selon la défense civile palestinienne, des quadcoptères israéliens ont ouvert le feu sur les équipes de secours après le bombardement, les empêchant de dégager les survivants coincés sous les décombres.
Depuis le début de l’assaut israélien sur Gaza en octobre dernier, les forces israéliennes ont systématiquement pris pour cible les immeubles résidentiels, en particulier dans le nord de la bande de Gaza, ce qui explique en partie le nombre élevé de victimes civiles.
On estime à environ 10 000 le nombre de Palestiniens restés sous les décombres. La semaine dernière, l’Organisation mondiale de la santé a indiqué que plus de 22 500 personnes, dont un quart ont été blessées à Gaza depuis le début de l’assaut israélien, ont subi des blessures qui ont changé leur vie et qui nécessitent des services de rééducation « maintenant et pour les années à venir ».
Il s’agit notamment de lésions des membres, d’amputations, de traumatismes de la moelle épinière, de lésions cérébrales traumatiques et de brûlures graves.
Israël ferme les bureaux d’Al Jazeera en Cisjordanie
Les forces israéliennes ont effectué une descente dans les bureaux de Ramallah de la chaîne d’information internationale Al Jazeera, basée au Qatar, et ont délivré un ordre militaire de fermeture pour une durée de 45 jours.
Le responsable du bureau d’Al Jazeera à Ramallah, Walid al-Omari, a reçu l’ordre de l’officier de l’armée israélienne à l’antenne et en a lu le contenu, qui demandait au personnel d’Al Jazeera d’évacuer les locaux avec leurs effets personnels.
En juin, le parlement israélien a adopté une loi, baptisée « loi Al Jazeera », qui permet au gouvernement israélien d’interdire les médias internationaux opérant en Palestine qu’il juge « menaçants ».
Al Jazeera est l’un des rares médias internationaux à avoir des reporters sur le terrain à Gaza, Israël ayant interdit l’entrée des journalistes internationaux dans la bande de Gaza depuis le début de son assaut en octobre dernier.
Depuis octobre, Israël a tué au moins 170 journalistes palestiniens à Gaza, dont plusieurs membres d’Al Jazeera, notamment le reporter d’Al Jazeera à Gaza, Ismail al-Ghoul, et son caméraman Rami al-Rifi, qui ont tous deux été tués lors d’une frappe israélienne dans la ville de Gaza en juillet dernier.
Par ailleurs, les forces israéliennes ont assassiné huit Palestiniens en Cisjordanie occupée depuis le jeudi 19 septembre, dont sept lors d’un raid israélien sur la ville de Qabatiya, au sud-ouest de Jénine.
Le raid, qui a eu lieu jeudi, a visé un immeuble résidentiel de Qabatiya où l’armée israélienne a affirmé que des Palestiniens « recherchés » se cachaient. Des images vidéo ont circulé sur les médias sociaux et ont été rapportées par divers médias, montrant des soldats israéliens poussant avec leurs bottes le corps d’un Palestinien immobilisé et vraisemblablement mort, depuis le bord d’un toit.
Selon certaines informations, l’homme était l’un des Palestiniens tués lors du raid et il était déjà mort.
Pendant le raid, plusieurs écoles de Qabatiya ont suspendu leurs cours et évacué leurs élèves. Une école voisine du bâtiment visé n’a pas pu évacuer à temps, bloquant un millier d’élèves pendant des heures lors du raid.
Depuis le début de l’assaut israélien contre Gaza en octobre dernier, 716 Palestiniens de Cisjordanie ont été assassinées par les forces israéliennes.
Auteur : Qassam Muaddi
* Qassam Muaddi est un journaliste palestinien basé à Ramallah. Il couvre l’actualité palestinienne : événements politiques, mouvements sociaux, questions culturelles ... Il écrit pour les quotidiens libanais Assafir et Al Akhbar, les sites Middle East Eye, Mondoweiss et The New Arab, ainsi que pour les journaux électroniques palestiniens Metras et Quds News Network.Son compte twitter.
23 septembre 2023 – Mondoweiss – Traduction : Chronique de Palestine