Les Israéliens ont tout détruit à Jénine, sauf notre identité qui est indestructible

3 février 2025 - Les Palestiniens de Jénine et de son camp de réfugiés organisent des funérailles pour sept personnes tuées au cours de l'offensive militaire israélienne qui a duré deux semaines. Les forces coloniales israéliennes ont restreint les cortèges funéraires, n'autorisant que les familles des défunts à y assister. Dans le cadre de cette offensive de deux semaines, les forces israéliennes ont érigé de multiples barrages routiers et points de contrôle dans toute la Cisjordanie. A la mi-mars, ce sont environ 40 000 Palestiniens qui ont été déplacés de force - Photo : Wahaj Bani Moufleh / Activestills

Par Qassam Muaddi

Israël éradique le camp de réfugiés de Jénine en raison de son importance pour la mémoire collective et la résistance palestiniennes. Il peut détruire le camp, mais il ne pourra jamais éteindre ce qu’il représente.

De l’extérieur, l’école de l’association al-Kafif, dans la ville de Jénine, ressemble à n’importe quelle école ordinaire, un jour normal. Le long bâtiment, avec ses rangées de fenêtres et un drapeau palestinien sur son mur d’entrée donnant sur la cour, donne l’impression d’une journée de classe ordinaire, surtout qu’un groupe d’enfants joue dans le coin d’une cour de récréation au sol sablonneux. Nous nous approchons d’eux.

Pieds nus et vêtus de pyjamas au lieu d’uniformes scolaires, les enfants nous invitent à découvrir leur jeu. « Nous cuisinons du Mloukhiya », s’exclame une fillette de neuf ans au plus, toute excitée. « Venez voir notre cuisine, nous l’avons faite grande et belle ».

Elle fait un geste du bras pour nous désigner une plaque rocheuse tachée de vert. Deux autres filles ont écrasé de l’herbe avec des pierres plus petites sur la plaque pour imiter le Mloukhiya, la poudre obtenue à partir de la feuille de corète verte qui sert à confectionner un épais ragoût vert très apprécié dans la cuisine palestinienne.

Deux petits garçons sont assis devant un grand morceau de bois enfoncé dans le sable, avec des pierres pour le faire tenir droit. « C’est notre télévision », dit l’un d’eux en souriant.

« Nous avons construit toute une maison », explique la première fille. « C’est notre maison dans le camp ».

Entrée principale du camp de Jénine où se dressait autrefois l’arche, mars 2025 – Photo : Qassam Muaddi / Mondoweiss

Depuis deux mois, l’école al-Kafif a été transformée en l’un des nombreux abris pour personnes déplacées de la ville de Jénine, accueillant une vingtaine de familles palestiniennes du camp de réfugiés de Jénine. Selon le gouvernorat de Jénine, 90 % de la population du camp a été chassée dans le cadre de l’offensive militaire israélienne en cours dans le nord de la Cisjordanie, baptisée « Opération Mur de fer ».

Dans le cadre de sa campagne à Jénine, l’armée israélienne a détruit avec des bulldozers ou des explosifs des dizaines de bâtiments de plusieurs appartements. Elle a également détruit la plupart des infrastructures civiles du camp.

L’offensive du « Mur de fer » a également visé les camps de réfugiés de Tulkarem et de Nur Shams dans la ville de Tulkarem au sud de Jénine, ainsi que le camp de réfugiés d’al-Far’a à Tubas à l’est. Au total, Israël a déplacé plus de 40 000 Palestiniens, selon l’UNRWA. En février dernier, l’armée israélienne a annoncé que les résidents des camps ne seraient pas autorisés à retourner chez eux avant au moins un an, voire plus.

Le déplacement et la destruction du camp sont intervenus après trois années de raids israéliens de plus en plus fréquents et meurtriers à Jénine, et un déchaînement de violences inouïes depuis le 7 octobre 2023. Lancée à la mi-janvier après la signature du cessez-le-feu à Gaza, l’agression actuelle répond à l’appel des ministres israéliens d’extrême droite et des dirigeants de colons à suivre en Cisjordanie le « modèle de Gaza ».

Le ministre israélien de la guerre, Israël Katz, a déclaré que l’opération n’était pas limitée dans le temps et qu’elle s’étendrait au reste de la Cisjordanie. Cette escalade est sans précédent, y compris le déplacement massif forcé de civils à une échelle qui rappelle celle de la guerre de 1967. Les Palestiniens y voient un prélude à l’annexion de la Cisjordanie par Israël, que le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, s’est engagé à réaliser cette année.

Le camp de réfugiés se reconstitue

Dans le bureau de la direction de l’école de Kafif, Um Yahya, l’enseignante responsable de l’équipe de nuit de l’école, tente de résoudre un conflit entre deux des résidents déplacés et un ouvrier au sujet de la distribution d’un don de nourriture qui vient d’arriver.

« Je suis passée de la résolution de conflits entre jeunes étudiants à la résolution de conflits entre adultes », dit-elle avec un sourire triste. « Un jour, un homme est venu à l’école et y est resté deux jours. Puis il est reparti et est revenu avec sa famille, et après cela, des familles déplacées ont continué à arriver chaque jour pendant une semaine, jusqu’à ce que l’école soit pleine ».

Elle poursuit : « Nous sommes une association de la société civile, nous ne recevons aucun financement du gouvernement et nous dépendons des dons. Malgré tout, aujourd’hui, comme beaucoup d’autres établissements de la société civile de la ville, nous avons décidé d’aider les personnes déplacées ».

« Les personnes déplacées sont logées dans les résidences universitaires. Les gens de la ville et d’ailleurs apportent des dons de nourriture, de couvertures et d’autres articles », explique Um Yahya. « La plupart des dons nous parviennent et nous les distribuons, mais certaines personnes font des dons directement aux familles ».

« Les personnes déplacées continuent d’aller à leur travail et de percevoir leurs salaires, mais elles ont perdu la plupart de leurs biens et ont été obligées de tout laisser derrière elles. Ils ont perdu leur maison », souligne-t-elle.

Enfants déplacés séjournant à l’école al-Kafif, Jénine, mars 2025 – Photo : Qassam Muaddi / Mondoweiss

Il y a deux semaines, le gouverneur de Jénine, Kamal Abu al-Rubb, a déclaré au réseau palestinien Raya Media Network que le gouvernorat travaillait à l’élaboration d’un plan pour l’hébergement prolongé des résidents des camps de déplacés, indiquant que plus de 18 000 Palestiniens avaient été déplacés dans la seule ville de Jénine. Cependant, les efforts du gouvernorat et des organisations de la société civile ne suffisent pas à aider les personnes déplacées, qui doivent en plus subvenir aux besoins de base de leurs familles.

« Nous avons acheté quelques machines à laver que toutes les familles partagent, et nous partageons la cuisine, mais nous devons aussi acheter des vêtements, surtout pour les enfants », explique à Mondoweiss, Nazmi Jowhar, 53 ans, un grand-père déplacé qui vit à l’école d’al-Kafif. « Beaucoup de gens avaient des magasins dans le camp et ils les ont perdus, ainsi que les marchandises qu’ils contenaient. Beaucoup d’autres travaillaient en Israël et ont perdu leur permis de travail. J’avais moi-même un petit troupeau de moutons dont je m’occupais au rez-de-chaussée de notre maison, mais j’ai été contraint de le laisser derrière moi. »

« Les frappes aériennes de l’occupation sur le camp ont commencé à devenir plus intenses et fréquentes, et elles se sont rapprochées de nous, si bien que les gens ont commencé à partir à la recherche d’endroits plus sûrs », explique Jowhar. « Mes enfants, leurs femmes et leurs enfants sont partis, et j’ai envoyé ma femme avec eux, mais je suis resté pour surveiller la maison. Je suis resté seul dans la maison pendant une semaine, à entendre les tirs et les explosions.

Jowhar n’a pas tenu longtemps. « Un matin, j’ai entendu le bruit d’un drone tout près de moi, et soudain, il était à l’intérieur de la maison, en vol stationnaire dans la pièce où je me trouvais ».

Jowhar raconte qu’un soldat israélien lui a parlé à travers le drone qui était équipé d’un haut-parleur et lui a donné l’ordre de quitter la maison. « J’ai répondu que j’avais besoin de temps pour prendre les moutons au rez-de-chaussée, mais ils m’ont dit que je ne pouvais pas et que je devais partir immédiatement. J’ai eu très peur, alors je suis parti avec seulement les vêtements que je portais et je suis venu ici pour rejoindre ma famille ».

« Le plus difficile, c’est de perdre tout le fruit de notre travail, tout ce que nous avons construit à partir de rien, sur plusieurs générations. Mes parents sont arrivés à Jénine après avoir tout perdu lors de la Nakba », explique Jowhar, dont la famille a été déplacée de Haïfa en 1948. « Nous avons fait du camp notre maison, notre communauté. Nous y avons imprimé notre identité. Toute l’histoire de notre vie s’y trouve, y compris celle de toutes les épreuves que nous avons traversées ensemble en tant que réfugiés ».

« Pendant la première Intifada, à la fin des années 1980 et dans les années 1990, le camp tout entier fonctionnait comme une grande famille », se souvient Jowhar. « Nous étions tous là pour pleurer chaque martyr, et lorsque quelqu’un était arrêté, toutes les familles venaient le soutenir, et cela est resté gravé dans nos mémoires. Lors de l’invasion de 2002, lorsque l’occupation a détruit 300 maisons dans le camp, les personnes déplacées ont été logées dans les maisons de leurs voisins ; toutes les maisons du camp sont devenues les maisons de tout le monde ».

« Les déplacés ont recréé leur communauté à l’intérieur de cette petite école », explique Nazmi Jowhar à Mondoweiss – Photo : Qassam Muaddi / Mondoweiss

Jowhar s’enthousiasme tout à coup, il bouge les mains comme pour souligner son propos. « Nous avons grandi avec un sens de la famille et de la communauté, au point qu’en tant que résidents du camp de réfugiés de Jénine, nous nous reconnaissons partout en dehors du camp et nous nous sentons responsables les uns des autres. Nous avons apporté ce sens de la communauté ici, avec nous ».

« D’une certaine manière, poursuit-il, les déplacés ont recréé leur communauté à l’intérieur de cette petite école, c’est une version miniature du camp qui s’est établie dans les couloirs du bâtiment scolaire ».

Pendant que Nazmi Jowhar nous parle, son petit-fils de cinq ans sort en courant d’une pièce qui sert de dortoir à six enfants, deux parents et Jowhar. Il traverse le couloir jusqu’à la cuisine située de l’autre côté, où un groupe de femmes prépare le repas du Ramadan, après la journée de jeûne. Une autre femme étend du linge sur la grille de l’école. Le garçon pivote alors, se retourne vers son grand-père, s’approche timidement et regarde les caméras. Nazmi le prend dans ses bras. « Cette solidarité entre les familles est ce qui nous a permis de rester forts et de résister pendant toutes ces années », explique-t-il. « C’est ce qui a fait de Jénine une icône de la résistance ».

Là, nous avons tous nos souvenirs ; là, s’est forgée notre identité

Dans la cour de l’école, deux jeunes hommes s’approchent d’une femme âgée et la saluent respectueusement avant de continuer leur chemin vers la rue. Il s’agit d’Halima, l’une des grands-mères qui vit à l’école depuis qu’elle a été déplacée. Elle vient de terminer ses prières de l’après-midi.

Halima parle parfaitement l’anglais et a travaillé comme enseignante lorsqu’elle était plus jeune. Elle a vécu toute sa vie dans le camp de réfugiés de Jénine jusqu’à ce qu’elle soit forcée de quitter sa maison il y a deux mois. « Cela fait trois ans que nous subissons les raids de l’occupation et j’ai également vécu l’incursion de 2002 », dit-elle. « Mais aucune de ces incursions n’a ressemblé à celle-ci. Je suis partie la dernière, après tous les habitants du quartier, et lorsque je suis sortie du camp et que j’ai vu l’ampleur des destructions, cela m’a anéantie. »

« Ils ont tout détruit. Les rues ont été défoncées et on ne reconnaît pas les maisons », poursuit Halima. « Cela me fait mal au cœur, car partout dans le camp, c’est ma maison, et tous les habitants sont comme ma famille ».

« Dans le camp, nous n’étions pas seulement proches socialement, mais aussi physiquement, car l’espace est très restreint et les rues sont étroites », explique Halima. « Plusieurs familles de plusieurs générations vivaient dans le même immeuble, de sorte que les portes de nos maisons étaient toujours ouvertes les uns aux autres. Si l’un d’entre nous manquait d’un ingrédient pour cuisiner, d’un médicament ou de quoi que ce soit d’autre, il entrait simplement dans la maison voisine et demandait ce dont il avait besoin. C’est tout simplement notre mode de vie ».

Halima se souvient que les familles sont devenues encore plus proches pendant les incursions et les couvre-feux, expliquant que les liens communautaires se sont renforcés dans l’adversité. « Cette fois-ci n’est pas différente », dit-elle. « Bien que nous ayons laissé la plupart de nos affaires derrière nous, je n’ai manqué de rien dès mon arrivée ici, car il y a toujours quelqu’un qui prend de mes nouvelles, que ce soit ma famille ou la communauté. »

La famille d’Halima est originaire d’un village proche de Haïfa, d’où elle a été déplacée en 1948. « J’ai grandi en étant consciente de mes origines, et cette conscience est une caractéristique commune de notre identité en tant que réfugiés », explique Halima. « Où que nous allions, nous l’emportons avec nous. En étant originaire du camp de réfugiés de Jénine, je partage avec tous les habitants du camp le fait d’être née réfugié. Cela nous lie les uns aux autres, où que nous allions ».

Lorsqu’on lui demande quels sont ses espoirs pour l’avenir, Halima soupire. « J’aimerais pouvoir retourner dans le camp. C’est là que sont mes souvenirs », admet-elle en tenant son Coran à deux mains sur ses genoux. Elle sourit faiblement avant d’ajouter un détail révélateur : « L’armée d’occupation a autorisé l’un de mes neveux, avec d’autres, à retourner au camp quelques semaines après nous en avoir chassés pour récupérer ce qu’ils pouvaient de nos affaires. Il m’a demandé ce que je voulais qu’il ramène, et j’ai répondu que je voulais ma carte de l’UNRWA – qui me rappelle qui nous sommes et d’où nous venons ».

Les cartes délivrées par l’Office de secours et de travaux des Nations unies ont été, pendant de nombreuses années, le seul document d’identité que les réfugiés palestiniens détenaient pour prouver leur statut de réfugié.

Israël a rompu tout contact avec l’agence des Nations unies et continue de faire pression au niveau international pour qu’elle soit dissoute, arguant que l’agence, en s’occupant des réfugiés pendant plus de 70 ans, avait prolongé la crise des réfugiés.

« Venir du camp de réfugiés de Jénine signifie que je partage le fait d’être née réfugiée avec tous les habitants du camp », déclare Halima – Photo : Qassam Muaddi / Mondoweiss

Mais pour Halima, ce sont les réfugiés qui donnent son sens à la carte de l’UNRWA, et non l’inverse : « Le camp de réfugiés de Jénine, c’est mon adresse », déclare-t-elle. « C’est là que nous avons tous nos souvenirs, c’est là que s’est forgée notre identité, c’est là que nous avons lutté toutes ces décennies. C’est pour ça je suis fière de dire que je viens du camp de réfugiés de Jénine, où que j’aille, et c’est pour ça que c’est très important pour moi d’avoir la carte de l’UNRWA ».

Eradiquer le camp

Après le 7 octobre, l’assaut incessant d’Israël contre l’UNRWA et les camps de réfugiés de Cisjordanie montre sa détermination à éradiquer à cette « adresse » une fois pour toutes. Le camp de réfugiés de Jénine a été transformé en base permanente pour les troupes israéliennes. L’entrée du camp, autrefois célèbre pour sa structure en forme d’arche qui accueillait les visiteurs, a été entièrement démolie et remplacée par un mur de terre de trois mètres de haut qui interdit l’accès au camp.

Derrière le mur, les maisons encore debout du camp surplombent l’extérieur du camp. Alors que nous approchons, trois coups de feu se font entendre au loin. Notre guide nous dit qu’il s’agit peut-être d’un avertissement et qu’il faut rester à l’écart.

À quelques mètres du mur de terre, juste à l’extérieur du camp, se trouve l’entrée du service des urgences de l’hôpital public de Jénine. Dans la cour, un jeune homme du camp montre du doigt l’un des bâtiments du camp qui, derrière le mur, surplombe l’hôpital. « C’était le centre de réhabilitation pour handicapés, l’une des nombreuses associations du camp », explique-t-il. « Il est vide aujourd’hui, et toutes les maisons situées derrière ont également été démolies ».

L’espace inaccessible derrière les murs donne le sentiment que l’armée israélienne plane sur l’établissement médical et ses habitants. À l’intérieur de l’hôpital, la présence de journalistes inquiète les patients et leurs familles. « L’armée est ici ? » demande un homme en sortant précipitamment d’une chambre. Une autre femme dans le couloir lui emboîte le pas : « Y a-t-il un raid en cours ? ».

En face de l’hôpital public de Jénine, on peut voir le siège local du Croissant-Rouge palestinien dont le toit est recouvert de sacs de sable placés par les soldats israéliens. Le long de la rue, des médecins et des infirmières sortant de leur tournée se dépêchent de quitter les lieux en détournant le visage pour éviter d’être photographiés.

Les conséquences de la meurtrière campagne israélienne vont bien au-delà des destructions physiques et des déplacements forcés, l’agression militaire a créé une barrière psychologique autour du camp qui fait que les Palestiniens ont désormais peur de s’en approcher.

De retour à l’école d’al-Kafif, les enfants déplacés poursuivent leur jeu dans la cour de sable, presque inconscients de ce qui se passe à l’endroit qu’ils appellent leur maison. « C’est ma chambre, ce sont mes jouets et c’est le salon », dit une fillette en caressant un morceau de bois comme s’il s’agissait d’un oreiller ou d’un ours en peluche. À côté d’elle, un petit garçon fait rouler une petite voiture sur le sable en imitant le bruit d’un moteur.

Quelqu’un lui demande : « C’est ta nouvelle maison maintenant ? « Non », répond-elle. « C’est notre maison dans le camp, nous y retournerons bientôt ».

Lorsque nous partons, elle retourne jouer avec les autres enfants. De loin, ils ont l’air d’enfants normaux, qui jouent dans le sable, une jour d’école comme les autres.

17 mars 2025 – Mondoweiss – Traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet

Soyez le premier à commenter

Laisser une réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.