Les quatre partis politiques arabes d’Israël ont officiellement annoncé leur décision d’unir leurs forces lors des élections de septembre, dans le but d’accroître la participation aux élections de la minorité arabe qui représente un cinquième de la population du pays.
Ces quatre partis sont le Front démocratique pour la paix et l’égalité (connu sous le nom de Hadash-Ta’al), le Mouvement arabe pour le Renouveau, la Liste arabe unie et le parti nationaliste palestinien Balad.
Balad a été le dernier parti à annoncer dimanche soir, tard dans la nuit, qu’il rejoignait la nouvelle liste commune des partis arabes, après des mois de luttes intestines qui avaient sonné le glas de l’alliance politique.
Ayman Odeh, le chef du parti Hadash-Ta’al, a déclaré lundi que les partis à nouveau rassemblés étaient désormais en capacité de relever le “grand défi” auquel est confrontée la minorité arabe palestinienne du pays.
Selon les sondages électoraux israéliens publiés la semaine dernière, la Liste commune pourrait être la troisième force à la Knesset, le parlement israélien, après les élections du 17 septembre.
Les quatre partis s’étaient unis pour la première fois en 2015, et avaient obtenu 13 sièges à la Knesset, qui compte 120 sièges. Mais des luttes intestines ont par la suite divisé la Liste commune en deux camps qui n’ont remporté que 10 sièges en tout, lors des élections d’avril dernier, à cause du faible taux de participation arabe. Seuls 49 % des citoyens palestiniens d’Israël ont voté, contre 64 % lors des élections de 2015.
Lors d’une conférence de presse tenue samedi dernier, Odeh avait déclaré que la seule chance de “renverser le gouvernement de droite” était que les quatre partis arabes s’unissent.
“Ce n’est que si nous sommes unis que nous pourrons empêcher le racisme, l’annexion et la destruction de la démocratie”, a-t-il dit.
Les citoyens palestiniens d’Israël représentent 20% de la population israélienne et se plaignent depuis longtemps d’être victimes du racisme d’État. Selon Adalah, le Centre juridique pour les droits des minorités arabes en Israël, le gouvernement a au moins 60 lois discriminatoires contre les citoyens palestiniens d’Israël dans des secteurs allant de l’éducation au logement en passant par la propriété.
Le vote de septembre
Israël a été obligé de convoquer de nouvelles élections en septembre prochain après que le Premier ministre Benjamin Netanyahou a échoué à former un gouvernement de coalition, une situation sans précédent. Le Likoud, son parti qui est au pouvoir, a fait voter une loi pour dissoudre le parlement et provoquer des élections pour la seconde fois en 2019.
La Liste commune s’est finalisée quelques jours avant la date limite de dépôt des listes des candidats des partis politiques qui était cette semaine.
La semaine dernière, l’ancien Premier ministre Ehud Barak et le parti de gauche Meretz ont annoncé qu’ils avaient formé la Coalition de l’Union démocratique pour battre Netanyahu, qui, au début du mois, est devenu le Premier ministre israélien qui est resté le plus longtemps en poste.
L’ancienne ministre de la Justice Ayelet Shaked, qui a pris la tête du parti de la Nouvelle Droite la semaine dernière, négocie actuellement une alliance avec une constellation de partis nationalistes religieux dirigée par le ministre de l’Éducation Rafi Peretz.
Le parti de la Nouvelle Droite n’avait pas obtenu suffisamment de voix aux élections d’avril pour entrer à la Knesset.
29 juillet 2019 – Al-Jazeera – Traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet