Bilal Kayid est en grève de la faim depuis 70 jours après que les autorités israéliennes l’ont condamné à la détention administrative – internement sans procès ni charges et sans limite de durée – le jour où il devait être libéré de prison après avoir purgé une peine de 14 ans et demi.
Kayid a depuis été hospitalisé après que sa santé se soit gravement détériorée.
Malgré cela, le Service pénitentiaire d’Israël (IPS) le maintien enchaîné à son lit d’hôpital et des gardes l’entourent à tout moment.
« L’horrible traitement par Israël de Bilal Kayid équivaut à la torture », a déclaré Jamal Dajani, le directeur des communications stratégiques au bureau du premier ministre palestinien. « La décision de maintenir M. Kayid emprisonné après avoir purgé sa peine est inhumaine et viole les droits fondamentaux de l’homme. »
« Israël viole toute éthique médicale en gardant enchaîné un être humain comme un animal », a déclaré le Premier ministre Rami Hamdallah dans sa déclaration de mardi. « Les autorités israéliennes sont directement responsables de l’état de santé de M. Kayid et devraient le libérer immédiatement. »
Un appel a également été présenté à la Cour suprême israélienne mercredi concernant les conditions dans lesquelles Kayid était détenu, en réponse à une décision de justice israélienne antérieure qui a rejeté une demande qu’il ne soit plus menotté à son lit d’hôpital, et soit autorisé à recevoir un médecin de l’extérieur pour vérifier son état de santé.
Kayid est l’un des plus connus des grévistes de la faim depuis que le journaliste palestinien Muhammad al-Qiq a manqué mourir lors d’une grève de la faim de 94 jours pour protester contre sa détention administrative, avant d’être finalement libéré en mai.
Des dizaines de prisonniers palestiniens ont rejoint un mouvement de solidarité à grande échelle avec Kayid et d’autres prisonniers en grève de la faim pour dénoncer leur détention administrative.
Le mouvement a été victime d’une répression tout aussi massive – principalement contre les prisonniers affiliés au Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP), le parti politique auquel Kayid est affilié – de la part de l’IPS, qui a mené plusieurs raids, fermant des blocs de cellules, confisquant des biens personnels et transférant des détenus pour tenter de réprimer les grèves.
La politique d’Israël de la détention administrative, qui permet de détenir quelqu’un sans procès ni accusation, est presque exclusivement utilisée contre les Palestiniens et a été largement critiquée par les groupes de défense des droits de l’homme.
Ces groupes ont accusé Israël de vouloir ainsi éroder la vie politique et sociale palestinienne en kidnappant un grand nombre de Palestiniens sans preuve d’actes répréhensibles.
Selon Addameer, on pouvait comptabiliser en juillet 7000 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, dont 750 en détention administrative.
23 août 2016 – Ma’an news