Ayant pris sa retraite de la politique en 2014 au milieu de problèmes avec la justice, l’ami intime d’origine irakienne du président déchu égyptien Hosni Moubarak, a souffert plusieurs années d’une mauvaise santé, ce qui contribué à la fin de sa carrière.
En 2015, il a été accusé de corruption passive, de blanchiment d’argent, d’évasion fiscale et de fraude après qu’un coffre-fort secret lui appartenant ait été découvert, contenant des centaines de milliers de dollars non déclarés.
Ben Eleizer a pu éviter decomparaître à son procès – qui était en cours au moment où il est mort – en prétextant sa mauvaise santé.
Une carrière constellée de crimes de guerre et d’affaires de corruption
Après avoir été enrôlé dans l’armée israélienne en 1954, Ben-Eleizer gagna de l’importance en tant que commandant puis général dans certains des plus sanglantes campagnes d’Israël contre les pays voisins.
Pendant la guerre de Kippour, il a servi comme commandant adjoint de l’unité Hativ, ce qui a été suivi d’une nomination en tant que commandant de division pour la région du Liban. Dans la même période, Ben-Eleizer a été chargé du verrouillage de la frontière entre le Liban et Israël avec la mise en place de l’Armée du sud-Liban (ASL).
La formation de l’ASL est connue comme l’un des chapitres plus douloureux dans l’histoire du Liban, où de jeunes gens ont été extraits des villages du pays pour aller servir les intérêts d’Israël.
Toutes les années qu’a duré ce conflit terrible, l’ALS a fait le sale boulot de l’État sioniste, avec entre autres moyens la sinistre « prison » al-Khiam au sud du Liban à Marjayoun, là où était établi le siège militaire d’Israël.
Dans al-Khiam, des centaines de prisonniers libanais ont été détenus sans inculpation ni jugement, dans des conditions atroces et soumis à la torture. Il est établi que la plupart des captifs ont été kidnappés pour avoir simplement eu des parents dans le mouvement du Hezbollah, ou pour avoir refusé de collaborer avec l’occupant israélien.
Broyer la dissidence palestinienne
Comme ministre de la Défense entre 2001 et 2002, Ben-Eliezer a déployé l’opération Bouclier défensif pour écraser la résistance palestinienne à l’occupation en Cisjordanie pendant la deuxième Intifada.
L’opération a entraîné la mort de 497 Palestiniens, dont de nombreux enfants et des non-combattants. Près de 1500 Palestiniens ont également été blessés, avec environ 7000 kidnappés.
Kofi Annan, Secrétaire général de l’ONU à l’époque, demanda à Israël de mettre fin à l’opération en raison de sa férocité. L’incursion israélienne a détruit une grande partie de la Cisjordanie, où de nombreux bâtiments, dont des écoles, ont été détruits, vandalisés et utilisés comme avant-postes pour les soldats israéliens.
Relations cordiales avec le despote égyptien
Connu pour ses relations cordiales avec le président égyptien déchu Hosni Moubarak, Ben-Eliezer a accompagné les premiers ministres israéliens successifs lors de leurs visites à l’ancien homme fort au palais présidentiel au Caire. Cet ancien dirigeant du Parti travailliste jouait le rôle d’intermédiaire dans le but d’apaiser les tensions entre les deux pays autrefois belligérants.
Alors que les masses égyptiennes signifiaient clairement en 2011 que le règne de Moubarak n’était plus tenable, Ben Eleizer avait appelé personnellement le dictateur contesté pour lui faire part de son soutien sans faille. Apprenant la maladie de Ben-Eleizer, Moubarak avait rendu la pareille avec un appel téléphonique depuis son lieu de résidence en-dehors de la capitale égyptienne.
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29 août 2016 – The New Arab