Mosquée Al-Hassan : le massacre de « la prière de l’aube » était de la cruauté à l’état brut

Les mosquées de la bande de Gaza ont été systématiquement bombardées et détruites par l'armée coloniale israélienne - Photo : Anadolu A.

Par EuroMed Monitor

Une nouvelle enquête menée par Euro-Med Human Rights Monitor a révélé un massacre commis par l’armée israélienne, tuant plus de 15 Palestiniens et en blessant d’autres, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, lors d’une frappe aérienne visant une mosquée de la ville de Gaza pendant la prière de l’aube.

Téléchargez le document complet de l’enquête d’EuroMed Monitor (version anglaise).

Euro-Med Monitor a enquêté sur l’attaque israélienne contre la mosquée Al-Hassan dans le quartier Al-Tuffah, dans la ville de Gaza, pendant les prières de l’aube le 16 novembre 2023, concluant qu’aucune preuve n’a été trouvée de l’existence de cibles militaires, telles que des armements ou des individus armés, à l’intérieur de la mosquée ou dans sa zone environnante au moment de l’attaque.

Selon les conclusions de l’enquête, vers 4h45 le mercredi 16 novembre 2023, des avions israéliens ont frappé la mosquée Al-Hassan dans la zone Al-Sanafur du quartier Al-Tuffah, à l’est de la ville de Gaza, sans aucun avertissement préalable.

L’attaque a impliqué une ou deux bombes lourdes et explosives et s’est produite juste au moment où les fidèles commençaient leurs prières de l’aube.

La frappe aérienne israélienne a détruit la mosquée, l’une des plus grandes du territoire assiégé, en l’espace de quelques secondes, la faisant s’effondrer sur les fidèles qui s’y trouvaient. Seuls les vestiges de l’entrée et des deux minarets environnants ont été conservés.

L’attaque a entraîné la mort de tous les fidèles présents, la plupart des corps étant réduits en pièces.

L’attaque a également fait des victimes et des blessés à des degrés divers dans une maison adjacente à la mosquée. En outre, plusieurs structures voisines, dont des garages utilisés pour la réparation de voitures, la menuiserie et le lavage, ont été détruites. La frappe aérienne a également endommagé des bâtiments résidentiels et des installations entourant la mosquée.

Dans le cadre de son enquête sur l’attaque militaire, Euro-Med Monitor a utilisé sa méthodologie d’enquête standard, en commençant par collecter des données préliminaires relatives à l’attaque.

Des équipes de terrain ont été envoyées sur le site impacté pour documenter les dégâts humains et matériels et vérifier l’absence de toute présence militaire ou d’activités armées dans la zone au moment de l’attaque.

L’équipe de terrain a mené des entretiens personnels avec des survivants et des témoins directs, y compris des témoignages de six résidents de la zone et de parents des victimes qui sont restés dans le quartier malgré le déplacement forcé de la majeure partie de sa population à la suite du ciblage de la mosquée.

L’équipe a également recueilli les noms des personnes décédées et blessées.

En plus des visites sur place et des témoignages recueillis auprès des survivants et des témoins, l’équipe d’Euro-Med Monitor a analysé des séquences vidéo et des photographies montrant les conséquences de l’attaque ainsi que la scène du crime.

Des images satellites ont également été examinées, d’avant et d’après la frappe aérienne, révélant l’étendue de la destruction massive du site.

Ezz Al-Din Maher Kraim, un habitant du quartier âgé de 18 ans et fils de l’une des victimes du massacre, a raconté à l’équipe d’Euro-Med Monitor : « Lorsque nous sommes entrés dans la mosquée après le bombardement israélien, nous n’avons trouvé aucune trace des personnes qui se trouvaient à l’intérieur à ce moment-là. Tout était déchiqueté, il n’y avait aucune trace de qui que ce soit ».

Euro-Med Monitor a pu identifier 10 des victimes, dont une jeune fille, une femme et huit hommes, dont deux personnes âgées. Certaines victimes n’ont pas été identifiées car leurs corps ont été déchiquetés ou sont restés enfouis sous les décombres.

L’attaque israélienne contre la mosquée n’a pas été justifiée par des nécessités militaires. En outre, l’armée israélienne n’a fourni aucune explication ou justification pour ce crime.

Cette attaque constitue une violation flagrante des principes du droit international humanitaire, notamment la distinction, la proportionnalité et l’obligation de prendre des précautions, règles fondamentales qu’Israël est tenu de respecter à tout moment et sans exception.

En tant que telle, cette attaque constitue un ensemble de crimes de guerre à part entière commis par l’armée israélienne contre des civils protégés par le droit international humanitaire, ainsi que contre un lieu de culte considéré comme un bien civil protégé par ce même droit.

Ce crime, qui a directement fait des morts et des blessés parmi les civils, constitue également un crime contre l’humanité car il s’inscrit dans le cadre d’une campagne militaire généralisée et systématique menée par Israël contre la population civile de Gaza depuis plus d’un an.

De plus, ce massacre peut être qualifié d’acte de génocide, dans le cadre de la campagne menée par Israël depuis le 7 octobre 2023 pour détruire la population palestinienne de Gaza.

Par conséquent, Euro-Med Human Rights Monitor réitère son appel à la communauté internationale pour qu’elle remplisse ses obligations juridiques internationales en s’efforçant de mettre un terme au génocide en cours à Gaza par tous les moyens disponibles.

La prévention et la répression de ce crime sont des obligations juridiques internationales qui incombent à tous les États sans exception. Il s’agit d’une obligation absolue envers tous, garantissant le retrait des forces d’occupation israéliennes de tout le territoire palestinien, y compris Gaza, et le démantèlement de toutes les bases militaires israéliennes, des barrières et des points de contrôle.

En outre, Euro-Med Monitor demande instamment à la Cour pénale internationale d’examiner et d’enquêter sur tous les crimes commis par Israël à Gaza, y compris le massacre de la mosquée Hassan, ainsi que les milliers d’autres massacres perpétrés par l’armée israélienne dans la bande de Gaza.

Il demande également que les enquêtes sur la responsabilité pénale individuelle de ces crimes soient étendues à tous les responsables et que des mandats d’arrêt soient rapidement délivrés à l’encontre de tous les auteurs de ces massacres.

19 décembre 2024 – EuroMed Monitor – Traduction : Chronique de Palestine

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