Netanyahu: réponse internationale à Chicken Little

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Robert Fantina Le Premier Meurtrier israélien Benjamin Netanyahu fait une fois de plus son Chicken Little (*) . Ce n’est pas le ciel qui s’écroule, mais c’est le grand, méchant Iran, affirme-t-il, “… transformant la Syrie en une base de retranchement militaire” et “veut utiliser la Syrie et le Liban comme fronts militaires dans son objectif déclaré d’éradiquer Israël”.

Netanyahu ne cesse de ressasser ce refrain éculé : l’Iran est toujours “sur le point” de faire quelque chose qui détruirait le sacro-saint Israël (le Premier Meurtrier ne mentionne jamais ses propres actions pour “éradiquer” la Palestine, ce qui n’est pas un mythe, mais une réalité). Depuis 1992, il accuse l’Iran d’être Oh ! si proche d’avoir des armes nucléaires. Cette année-là, il a déclaré que l’Iran était à trois ou cinq ans de les obtenir. Vingt ans plus tard, après avoir fait des prédictions désastreuses tous les deux ans, il a proclamé que l’Iran en était “à quelques mois”. Il semble qu’au cours de ces années l’Iran n’ait pas fait beaucoup efforts.

C’est le dirigeant de ce même pays qui refuse de permettre aux instances internationales d’inspecter ses propres installations nucléaires. C’est le même pays qui opprime brutalement les Palestiniens, en violation d’innombrables lois internationales. L’Iran, par contre, n’a pas envahi un autre pays depuis plus de 200 ans; il soutient ses alliés, comme le montre son aide à la Syrie, tandis que ce pays combat les terroristes soutenus par les États-Unis, Israël et le Royaume Uni. Il n’a pas non plus de lois distinctes pour les Iraniens et les autres; Israël ne peut pas prétendre la même chose (c’est de l’apartheid, au cas où vous ne le sauriez pas).

Et maintenant, le Premier Meurtrier croit que l’Iran menace ses frontières. Peut-être qu’Israël irait mieux s’il respectait le droit international et acceptait les frontières pré-1967, mais il est peu probable que cela se produise prochainement.

Examinons l’éventualité que l’Iran projette d’installer une base militaire en Syrie. Les États-Unis, qui, bien sûr, financent tous les crimes d’Israël, ont des bases militaires partout dans le monde. Celles-ci nous dit-on, ont pour objectif de défendre et de protéger la sécurité nationale des États-Unis. Le gouvernement de l’Iran, comme tous les autres gouvernements au monde, a le droit et la responsabilité de protéger sa propre sécurité nationale. Comme les États-Unis, sur ordre d’Israël, ne cessent de faire des gestes menaçants envers l’Iran, utiliser le modèle américain de bases militaires à l’étranger peut constituer un excellent moyen de dissuasion et de protection. Oh, mais attendez; nous oublions que les États-Unis bombardent des hommes, des femmes et des enfants innocents pour la bonne cause; l’Iran le ferait par pure malveillance !

Depuis la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont tué au moins 20 000 000 de personnes, pour la plupart des civils innocents. Israël, depuis septembre 2000, a tué au moins 10 000 Palestiniens, dont près de 3 000 enfants. À part la guerre Iran-Irak de 1980 à 1988, résultant de l’invasion irakienne de l’Iran, la République islamique d’Iran n’est responsable que d’une petite partie de ce nombre de morts, principalement en venant en aide au gouvernement de Basher al-Assad en Syrie. Il est aussi venu en aide aux combattants de la liberté résistant à l’impérialisme américain dans d’autres pays. Mais contrairement à Israël, l’Iran n’a pas pour habitude de tuer brutalement des hommes, des femmes et des enfants innocents quotidiennement. Et contrairement aux États-Unis, qui ont envahi et/ou déstabilisé au moins 30 pays au cours des 50 dernières années, le gouvernement iranien a pour préoccupation de protéger ses citoyens et non de tuer des citoyens d’autres pays.

C’est pourquoi quiconque prend Netanyahu au sérieux dépasse la compréhension de l’auteur. En 2002, devant le Congrès des États-Unis, le Premier Meurtrier a fait cette prédiction remarquable: “Si vous éliminez Saddam, le régime de Saddam, je vous garantis que cela aura d’énormes répercutions positives dans la région”. Quinze ans plus tard, avec l’Irak plongé dans le chaos, des millions de morts, toute l’infrastructure détruite et des troupes étrangères qui terrorisent encore les gens, le monde attend toujours ces «énormes répercutions positives» que Netanyahu a promis. Bien sûr, il s’adressait à un public qu’il avait acheté et payé avec les dons des lobbies, il n’est donc guère surprenant qu’il ait donné au président Bush à l’époque un chèque en blanc pour envahir l’Irak.

Quand un chef de gouvernement a de sérieux problèmes de politique intérieure, lancer une guerre a souvent pour résultat de rassembler les citoyens-moutons de Panurge derrière ce dirigeant, détournant leur attention et celle du monde de ces problèmes. Avec Netanyahu au bord de l’inculpation pour diverses accusations de corruption, aucun pays au Moyen-Orient n’est en sécurité; c’est probablement la Palestine qui courre le plus grand risque, puisque les Israéliens prennent un grand plaisir à installer leur salon de jardin pour assister au carnage tandis qu’Israël bombarde Gaza et massacre des hommes, des femmes et des enfants. Mais l’Iran est loin d’être à l’abri; inventant une menace, le Premier Meurtrier pourrait facilement amener le Congrès des États-Unis à autoriser une campagne de bombardement, dont les résultats donneraient à la catastrophe causée par l’invasion de l’Irak l’air d’une partie de plaisir. L’Iran n’est pas l’Irak; Il est beaucoup plus puissant, et dispose d’une variété d’alliés, dont la Russie. Peut-être que Netanyahu, que l’ego aveugle, ne voit pas le désastre absolu qu’il courtise.

Ajoutez à cela les problèmes intérieurs du président américain Donald Trump et on peut facilement y voir une recette de catastrophe mondiale. Son énorme ego, aggravé par le manque d’expérience et l’incompétence extrême, conjugué aux vitupérations et aux divagations de Netanyahu, peut faire pleuvoir les bombes. Si cela arrive, personne au monde ne sera en sécurité.

Les États-Unis, par l’intermédiaire de son ambassadeur clownesque aux Nations Unies, Nicky Haley, ont demandé à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) d’élargir son inspection des installations iraniennes, pour y inclure des zones qui n’entraient pas dans l’accord du Plan d’action global commun (JCPOA), accord international régissant le programme nucléaire iranien. L’auteur de cet article n’ennuiera pas le lecteur en demandant de nouveau pourquoi le programme nucléaire de l’Iran doit être réglementé, quand celui Israël n’est pas soumis à la même obligation. Mais l’accord a été conclu et signé, et, comme pour tout accord, si une partie décide qu’il ne lui convient plus, elle ne peut exiger de concessions supplémentaires. L’Iran respecte ses obligations, à la grande consternation de Trump, et il n’y a rien qu’il puisse faire pour changer les termes du contrat maintenant.

Nous allons donc tous écouter Netanyahu donner sa propre version personnelle de Chicken Little et voir les membres du Congrès se mettre en quatre pour lui donner leur assentiment, malgré le JCPOA on ne peut plus gênant. Nous continuerons de nous étonner de l’hypocrisie des États-Unis, qui condamnent l’aide iranienne à ses voisins que les États-Unis tentent de renverser. Et nous espérerons tous que quelque part, d’une manière ou d’une autre, des têtes plus froides prévaudront, afin d’empêcher un holocauste nucléaire mondial.

Avec la cuvée actuelle de dirigeants mondiaux, emmenée par Donald Trump, il est facile de céder au désespoir.

(*) Chicken Little est un film d’animation qui met en scène un petit poulet qui reçoit un gland sur la tête et va semer la panique croyant que le ciel s’écroule.

A3 * Robert Fantina est écrivain et journaliste, militant pour la paix et la justice sociale. is a writer and journalist, activist for peace and social justice. Il vit au Canada et a écrit : Empire, Racism and Genocide : A History of U.S. Son site web

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1 septembre 2017 – Counterpunch.org – Traduction: Chronique de Palestine – MJB