Par Samidoun
Les prisonniers palestiniens ont conclu un accord avec l’administration pénitentiaire israélienne qui a donné suite à certaines de leurs demandes et ils ont suspendu leur grève de la faim, la Bataille de la dignité 2, le lundi 15 avril. L’accord est intervenu alors que des centaines de prisonniers palestiniens étaient engagés dans leur huitième jour de grève de la faim collective.
Selon la direction du mouvement des prisonniers palestiniens, l’accord prévoit l’installation de téléphones publics dans les quartiers pénitentiaires, que les prisonniers seraient autorisés à utiliser trois fois par semaine pour des appels de 15 minutes, ainsi que l’interruption de l’installation de dispositifs de brouillage des téléphones portables. En outre, les mesures répressives et les sanctions imposées aux prisonniers au cours de l’année écoulée seront également levées, tandis que les amendes imposées aux prisonniers lors de récents conflits à l’intérieur des prisons seraient réduites.
Des centaines de prisonniers supplémentaires devaient se joindre à la grève de la faim dans les prochains jours, notamment le 17 avril, le jour dédié aux prisonniers palestiniens.
L’Association des prisonniers palestiniens a déclaré que l’accord prévoyait également le transfert des prisonnières de la prison de Damon vers un autre centre de détention; les prisonniers ont à maintes reprises mentionné des conditions pénibles et difficiles, impropres à la vie humaine dans la prison de Damon. En outre, les prisonniers malades seraient renvoyés à la section précédente de la clinique de la prison de Ramleh, une zone considérée comme meilleure que leur placement actuel.
Les forces nationales et islamiques ont tenu une conférence de presse à Gaza pour souligner la déclaration finale des prisonniers. “La bataille n’est pas terminée; la phase la plus difficile de cette lutte consiste à mettre en œuvre ce qui a été convenu”, ont écrit les prisonniers, notant que les accords précédents avaient été violés à plusieurs reprises par l’administration pénitentiaire israélienne.
Ils ont salué les prisonniers de la section 4 de la prison du désert du Néguev et de la section 1 de la prison de Ramon qui ont été attaqués par les forces répressives israéliennes, notant que “leurs grands sacrifices soulignent que la liberté et la dignité sont… des droits humains indéniables”. Ils ont salué les Palestiniens à Gaza, en Cisjordanie, en Palestine occupée [Palestine de 1948], en exil et dans la diaspora, ainsi que les partisans de la liberté dans le monde, les journalistes et des organisations de défense des prisonniers, qui se sont battus aux côtés des prisonniers. La déclaration a particulièrement salué “le peuple et les dirigeants à Gaza”, soulignant leur unité dans leur engagement dans la lutte.
Le Réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens – Samidoun – adresse ses plus sincères salutations à tous les prisonniers palestiniens en cette occasion de victoire. Ces aboutissements font suite à de nombreuses conquêtes historiques du mouvement des prisonniers palestiniens, sur les lignes de front de la lutte de libération palestinienne, tirant leurs victoires par de grands sacrifices, mettant en danger leurs corps et leur vie. À l’approche de la Journée des prisonniers palestiniens, nous soulignons notre engagement continu à œuvrer en faveur de la liberté de tous les prisonniers palestiniens et de la liberation de la Palestine, du fleuve [Jourdain] à la mer [Méditerranée].
En outre, nous exhortons les peuples du monde entier à poursuivre leurs activités de solidarité pour soutenir les prisonniers palestiniens au cours des prochains jours, mois et années, jusqu’à ce que leur liberation soit imposée. Nous soulignons en particulier les cas de trois prisonniers palestiniens qui sont toujours en grève de la faimv: Hussam al-Ruzza (61 ans), Mohammed Tabanja (40 ans) et Khaled Farraj (31 ans). Al-Ruzza est en grève de la faim depuis le 19 mars – presque un mois -, tandis que Tabanja et Farraj sont en grève de la faim depuis le 25 mars. Tous sont détenus sans inculpation ni jugement en vertu d’une ordonnance de détention administrative. Leur détention a été renouvelée à plusieurs reprises, et arbitrairement.
Ils font partie des près de 500 Palestiniens – sur environ 5500 prisonniers palestiniens – emprisonnés en détention administrative sans inculpation ni jugement pour une durée indéterminée et indéfiniment renouvelable. La fin de la détention administrative est une revendication de longue date du mouvement des prisonniers palestiniens et des défenseurs de la justice et de la libération dans le monde. Joignez-vous à l’appel pour libérer Hussam al-Ruzza, Mohammed Tabanja, Khaled Farraj et tous les prisonniers palestiniens !
16 avril 2019 – Samidoun – Traduction : Chronique de Palestine