Par Al-Mayadeen
Les détails de l’accord-cadre global entre la Résistance palestinienne et l’occupation israélienne ont été communiqués à Al Mayadeen.
Al Mayadeen a obtenu les détails de la dernière proposition d’accord entre la Résistance palestinienne et l’occupation israélienne, en particulier en ce qui concerne l’échange de prisonniers et les clauses qui s’y rapportent.
Commentaires de la rédaction.
Il faut relever plusieurs faits importants dans la proposition israélo-américaine présentée ci-dessous, qui font qu’il est plus que probable que cette proposition soit refusée par la Résistance :
- aucune ébauche d’un processus politique pour résoudre la question palestinienne n’est mentionnée; l’objectif paraît être de retomber dans un statu quo qui à terme ne peut que produire de nouvelles agressions sur la bande de Gaza, les termes de l’occupation n’ayant pas changé
- Le blocus du territoire depuis bientôt deux décennies n’est pas mentionné en tant que tel, et encore moins sa fin; il ne fera donc que se prolonger
- le total des prisonniers palestiniens pouvant être libérés avoisine les 650 (selon les calculs) soit moins de 7% du total des prisonniers actuels qui est proche des 10 000
- Le rôle des organisations d’aide des Nations unies n’est pas réaffirmé et garanti, et encore moins leur complète liberté de mouvement dans le territoire assiégé
- le “calme” proposé ne concerne en rien la Cisjordanie, qui connait un niveau de répression qui renvoit actuellement aux pires moments de la Seconde Intifada, et qui donc se poursuivrait
- Les garants de l’accord présentés à la fin ne sont qu’une plaisanterie morbide, puisqu’on y trouve les Etats-Unis, premier pourvoyeur et donc fer de lance du génocide en cours; quant au Qatar et à l’Egypte, autant ne mentionner personne.
Un dernier paramètre est à mentionner, et c’est un des plus importants : les Israéliens n’ont pas de parole, et n’en ont jamais eue… Leur seul souci est de gagner du temps, d’établir des faits sur le terrain et d’avancer dans leurs objectifs qui sont l’expulsion et la dépossession de la population autochtone palestinienne.
Le cadre de l’accord vise à obtenir la libération de tous les prisonniers civils et militaires israéliens, qu’ils soient morts ou vivants, détenus dans la bande de Gaza. L’accord ne concernera pas seulement les prisonniers capturés le 7 octobre, mais tous les prisonniers israéliens.
L’objectif principal de l’accord est de ramener le calme dans la région et de travailler à l’obtention d’un cessez-le-feu, explique le document obtenu par Al Mayadeen.
En quoi consiste la première étape de l’accord d’échange de prisonniers ?
Dans la première phase de l’accord d’échange de prisonniers, les forces d’occupation israéliennes se retireront vers l’est, loin des zones densément peuplées. Elles seront déplacées vers des zones proches de la barrière de séparation entre la bande de Gaza et les territoires palestiniens occupés en 1948 par Israël.
Les avions israéliens, qui disposent de capacités d’attaque et de reconnaissance, ne pourront pas survoler la bande de Gaza pendant une période de huit heures par jour. Toutefois, les jours d’échange de prisonniers, les avions israéliens ne survoleront pas la bande de Gaza pendant une période de 10 heures.
Au septième jour de l’accord et après la libération des femmes incluses dans l’accord, les forces d’occupation israéliennes se retireront de la rue al-Rashid et se dirigeront vers l’est, parallèlement à la route principale de la bande de Gaza, la rue Salah al-Din.
Le retrait des forces d’occupation devrait faciliter l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza et permettre aux civils non combattants de rentrer chez eux.
Le 22e jour, après la libération d’un tiers des prisonniers israéliens, les forces d’occupation israéliennes se retireront du centre de la bande de Gaza pour se rendre dans une zone proche de la barrière de séparation.
Concernant le retour des personnes déplacées et l’entrée de l’aide, ce processus permettra aux Palestiniens déplacés de force du nord de la bande de Gaza de retourner chez eux.
L’entrée de quantités substantielles d’aide humanitaire, notamment de produits de première nécessité et de carburant, sera facilitée à tous les stades de l’accord.
La libération de 33 prisonniers israéliens
Dans un premier temps, le Hamas libérera au moins 33 prisonniers, tous encore en vie. Ce groupe comprend des militaires israéliens de sexe féminin, des civils, des enfants, des personnes âgées, des blessés et des malades.
En contrepartie, « Israël » libérera 20 enfants et femmes palestiniens pour chaque prisonnier israélien, homme ou femme, libéré. Les noms des détenus libérés seront convenus par les deux parties, dans des listes préétablies.
Dans le détail, le Hamas libérera tous les captifs israéliens vivants de plus de 50 ans, les captifs israéliens blessés et les captifs israéliens malades. « Israël » libérera donc 20 prisonniers palestiniens âgés de plus de 50 ans, blessés ou malades.
Le Hamas libérera également toutes les conscrites israéliennes encore en vie, qui servaient le 7 octobre 2023. En contrepartie, « Israël » libérera 40 détenus palestiniens pour chaque femme militaire israélienne, ceux-ci étant 20 prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité et 20 prisonniers palestiniens condamnés à des peines plus courtes.
Le Hamas libérera également trois captifs le premier jour de l’accord, puis trois captifs tous les trois jours, parmi lesquels des femmes civiles et des soldats.
« Israël » libérera ensuite le nombre convenu de prisonniers palestiniens, conformément aux listes préétablies.
Le septième jour de l’accord, le Hamas soumettra une liste des noms des prisonniers restants qu’il détient. Ces prisonniers seront libérés le 34e jour de l’accord.
Arrêt des opérations militaires et continuité de l’accord
Les opérations militaires seront interrompues pendant un certain nombre de jours, déterminé par le nombre de captifs israéliens restant retenus.
La continuité du processus d’échange sera directement liée à l’engagement de la partie israélienne à respecter les clauses de l’accord, notamment l’arrêt des opérations militaires, le déplacement des forces d’occupation et le retour des personnes déplacées.
L’une de ces clauses stipule que les détenus palestiniens libérés ne doivent pas être de nouveau emprisonnés pour des motifs pour lesquels ils l’avaient été auparavant.
Le 14e jour, un nombre convenu de combattants palestiniens blessés seront transférés vers des hôpitaux situés en dehors de la bande de Gaza, via le poste frontière de Rafah avec l’Égypte, afin d’y recevoir des soins médicaux adéquats.
Le 16e jour de l’accord, les parties sont tenues de participer à des pourparlers indirects en vue d’instaurer un calme durable dans la région.
Au cours de chaque étape, les Nations unies, leurs agences et les organisations internationales commenceront à distribuer et à fournir de l’aide aux Palestiniens dans l’ensemble de la bande de Gaza.
Reconstruire Gaza
Dans un premier temps, les travaux commenceront sur les infrastructures détruites de la bande de Gaza. Un organisme de coordination commencera également à livrer l’équipement lourd nécessaire à la défense civile palestinienne.
Faciliter l’entrée des fournitures nécessaires à l’établissement de camps temporaires pour accueillir les personnes déplacées de force qui ont perdu leur domicile pendant la guerre, fait également partie des clauses de l’accord.
Qu’en est-il de la deuxième phase ?
La deuxième phase de l’accord s’étendra sur 42 jours, au cours desquels les deux parties devraient se mettre d’accord sur les actions nécessaires pour parvenir à un apaisement durable et le mettre en œuvre.
Au cours de la deuxième phase, les dispositions nécessaires seront prises pour la reconstruction complète des logements, des installations civiles et des infrastructures civiles.
La dernière étape de l’accord : l’échange de dépouilles
La troisième phase de l’accord s’étendra également sur une période de 42 jours, au cours de laquelle les corps et les dépouilles des personnes tuées de part et d’autre seront échangés.
Un plan quinquennal de reconstruction de la bande de Gaza sera mis en œuvre et comprendra la construction d’unités d’habitation, d’installations civiles et d’infrastructures. La partie palestinienne s’abstiendra de reconstruire les installations et infrastructures militaires au cours de cette période.
En outre, la partie palestinienne n’importera pas d’équipements, de matières premières ou d’autres composants destinés à être utilisés à des fins militaires.
Selon le document obtenu par Al Mayadeen, le Qatar, l’Égypte et les États-Unis sont les garants déclarés de l’accord.
Un haut responsable de la résistance palestinienne a déclaré à Al Mayadeen que les Israéliens avaient fait part d’une possible flexibilité concernant un retrait du début de la rue al-Rashid jusqu’à la zone de Juhr al-Dik, et que le retour des Palestiniens déplacés devrait être flexible. Il a aussi déclaré que le Hamas « étudie toujours la proposition, mais qu’il ne s’attend pas à ce qu’elle soit acceptée, à moins que des amendements fondamentaux y soient apportés ».
La proposition israélienne présentée lors des négociations ne reflète pas un changement fondamental de position et ne donne pas de réponses claires sur la question du retrait et d’un cessez-le-feu global, a encore souligné le responsable.
De son côté, Ihsan Ataya, membre du bureau politique du Jihad islamique palestinien (PIJ), a déclaré lundi à Al Mayadeen que la proposition présentée à la Résistance dans le cadre des négociations n’est pas aussi généreuse que le prétendent les Américains, qui tentent de tromper le monde. « L’offre proposée comporte des lacunes importantes et des manoeuvres malveillantes », a souligné M. Ataya.
Auteur : Al-Mayadeen
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2 mai 2024 – Al-Mayadeen – Traduction : Chronique de Palestine
Les seuls accords qui devront être — et acceptables — seront à l’instar de ceux des Accords d’Evian, autrement dit, la libération de toute la Palestine historique qui sera Une et Indivisible, avec une seule nationalité : la PALESTINIENNE.
Ceux, parmi les occupants des territoires usurpés depuis 1948 et leurs descendants, qui voudront rester le pourront en épousant la nationalité Palestinienne, autrement, que chaque indu occupant et ses descendants retournent dans leur pays d’origine.
À part ce genre d’accord, tout ce qui est proposé, à l’heure actuelle, n’est que grotesque “foutage de gueule”.