L’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui incarnait autrefois le mouvement de libération de la Palestine, s’est depuis transformée en une entité non souveraine – l’Autorité palestinienne (AP) – qui préside aux destinées d’un archipel de prisons en Cisjordanie occupé. Cela a provoqué, dans la société palestinienne internationale, une onde de choc qui a fracturé le récit historique palestinien. A l’occasion du 25ième anniversaire de la création de l’AP, cet article se propose d’analyser un des plus importants aspects de la lutte pour la libération de la Palestine, malgré la capitulation de l’OLP à Oslo, à savoir la lutte basée sur les droits humains, et de montrer ses avantages et inconvénients.
Dans les groupes humains, ce qu’on appelle “discours, narrative ou récit” est l’histoire qui donne sens au “nous” ; elle dit qui nous sommes, d’où nous venons, où nous allons, et pourquoi. Partout où une domination étrangère s’est imposée, il s’est constitué des courants nationalistes anticolonialistes qui ont souvent véhiculé un récit imaginaire sur un passé précolonial idyllique (et anachroniquement national). Ce paradis, nous dit le récit, a été anéanti par la brutalité d’un colonisateur qui ne peut être vaincu que par une lutte anti-coloniale héroïque pour la libération. Cette libération prend le plus souvent la forme d’un État indépendant, souverain et invariablement national dans les esprits.
Le “politique” est la manifestation du pouvoir dans un corps social. Même quand ce pouvoir est diffus, il est à même, en utilisant des canaux spécifiques, de constituer des hiérarchies complexes et concentrées de privilégiés bien protégés et d’influencer le “récit” que les groupes et les individus élaborent sur leur propre histoire (1).
En effet, le terrain de la lutte politique varie constamment. Dans les contextes coloniaux, la composante nationale-raciale du pouvoir est si prédominante dans les récits des colonisateurs comme des colonisés que les sociétés coloniales et colonisées semblent ne souffrir d’aucune autre forme de domination : Les structures internes de subordination, comme la suprématie masculine, sont aplanies dans le récit national des deux sociétés, et reportées à une utopique date ultérieure, le “Jour de l’indépendance”, lorsque le “premier” axe de subordination (à savoir la colonisation) aura disparu.
Dans la plupart des cas, en Asie, en Afrique ou en Amérique latine, pendant la transition post-coloniale, le leadership de la libération a mis en place un nouveau type de despotisme (2). Ces dirigeants, revêtus du manteau du combat pour la liberté, se sont corrompus et sont devenus les dictateurs d’États souverains dans un contexte néocolonial – et, depuis les années 1980, néolibéral également. Dans le cas des Palestiniens, cette nouvelle forme de domination et d’appauvrissement, qui s’est matérialisée par l’institution de l’AP en défense avancée d’Israël, conformément au processus de paix d’Oslo, a encore aggravé la brutalité et la rapidité de l’expansion coloniale israélienne.
L’approche fondée sur les droits a laissé la politique à l’AP
Stratégiquement positionnés dans le secteur naissant des ONG, des Palestiniens qui cherchaient à sortir de l’impasse créée par les Accords d’Oslo et le déséquilibre du pouvoir militaire et diplomatique à l’origine de cet acte historique de soumission, ont vu des possibilités de libération dans le régime du droit international. Suite aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale, le droit international a mis l’accent sur le droit des individus et des collectivités à se libérer de la cruauté et de la domination arbitraires. Les Palestiniens ont adopté la stratégie “fondée sur les droits” pour contourner Oslo qui donnait à l’AP le monopole de la représentation politique palestinienne à l’international.
Cette stratégie a permis de rassembler des groupes et des individus de tout l’éventail politique et institutionnel sous le vocable de “société civile” palestinienne. Ce courant a choisi de ne pas se présenter comme le représentant politique des Palestiniens mais plutôt comme le représentant “civil”, moral et juridique. L’AP et la “société civile” ont ainsi entamé un délicat dabkeh* (pas de deux, ndt): Le combat pour la liberté fondé sur les droits éviterait de marcher sur les plates-bandes politiques de l’AP et lui permettrait de se présenter comme l’unique gardienne des préoccupations nationales palestiniennes tout en s’accrochant fermement aux anti-principes pragmatiques de la partition et du perpétuel processus de paix.
Cette stratégie de la société civile fondée sur les droits a été couronnée de succès, comme en témoigne l’élan soutenu des campagnes de Boycott, de Désinvestissement et de Sanctions (BDS) malgré la crise de légitimité du leadership de l’OLP et de l’AP qui a entaché les dernières décennies de politique palestinienne. J’insiste sur le mot “malgré” parce que la direction de l’AP a régulièrement pris des mesures pour saper le travail de la campagne BDS. Cependant, les succès fondés sur les droits ont un prix : en mettant l’accent sur le cadre juridique, la lutte palestinienne, au moins à l’échelle internationale, risque d’oublier sa nature fondamentalement politique.
C’est ce qu’illustre la phrase : “Nous exigeons le droit de retour.” En réalité, les Palestiniens déplacés ont déjà théoriquement le droit au retour, mais la revendication politique porte sur le retour effectif des Palestiniens déplacés, avec tout ce que cela entraînerait comme conséquences pour le colonisateur qui interdit leur retour pour des questions démographiques de suprémacisme racial. Si quelqu’un vous kidnappe, le problème n’est pas que votre droit à la liberté a été violé, mais que vous n’êtes plus libre.
L’abandon du “politique” à l’AP dans l’arène internationale a des conséquences plus larges que la conceptualisation et la formulation des objectifs de libération de la Palestine, comme le droit au retour. La primauté du nationalisme dans le récit de l’OLP-AP, (“Nous sommes la nation palestinienne, nous avons droit à un État palestinien”), tend à occulter les problèmes de classe, de genre et de libération sexuelle dans la société palestinienne en Palestine et dans la Diaspora. Comment nous situons-nous par rapport aux luttes régionales et internationales pour la justice sociopolitique, et en quoi nous concernent-elles ? Cette question revêt une importance particulière puisque la plupart des Palestiniens ont été contraints à l’exil par la Nakba en cours et continuent de mener la lutte pour la libération au-delà des frontières du territoire sous contrôle colonial israélien.
D’une part, l’accent mis sur le formalisme du droit nous prive du langage et de l’espace nécessaires pour réfléchir à ces questions. D’autre part, ces cadres juridiques ont un effet particulier sur les mouvements et organes politiques avec lesquels nous faisons alliance et, surtout, sur la manière dont nous forgeons ces alliances et ces solidarités. La célèbre American Civil Liberties Union (ACLU) peut être très utile pour endiguer la vague de violations des droits constitutionnels à laquelle, par exemple, les organisateurs du BDS sont confrontés aux États-Unis. Mais il n’est pas possible à une institution professionnalisée avec un mandat juridique comme l’ACLU de militer publiquement en faveur d’une cause aussi “controversée” que la libération de la Palestine.
Par contre, un mouvement populaire comme Dream Defenders, n’a pas ces contraintes. Il ne s’engage pas pour la libération des Palestiniens parce qu’il a été convaincu par les exégètes du droit international de la société civile palestinienne. Pour les Dream Defenders, la lutte des Palestiniens est une lutte politique contre un État colonial raciste qui leur impose cette inique “relation spéciale” que les Dream Defenders combattent par ailleurs. La ligne qui sépare les appuis institutionnels de la solidarité dans la lutte est claire et nette : les premiers sont les contributions soigneusement calculées de ceux qui sont bien établis, et la seconde, est la solidarité active de ceux qui n’ont rien d’autre à perdre que leurs chaînes.
La politique basée sur le droit d’institutions juridiques respectées a permis à la “société civile” palestinienne de contourner l’impasse d’Oslo, de sorte que ses dirigeants – et à nos représentants légitimes – ont pu accéder à la bonne société (3). Pour cela il a fallu abaisser la barre et accepter que ce soit le régime juridique international qui détermine non seulement le plafond de nos revendications politiques, mais aussi le langage que nous pouvons utiliser pour penser et dire ce que la libération signifie pour nous. Du fait de cette soumission, qui a pris la forme de légalisation et de dépolitisation des luttes palestiniennes, des institutions bien financées et hautement professionnalisées – qui, comme l’ACLU, ont le plus à perdre en termes de financement et de relations – sont devenus pour nous des partenaires de choix et des modèles d’organisation politique pour la “défense” juridique de nos droits.
Une des raisons pour laquelle l’AP ne se sent pas menacée dans sa position de première ligne contre les colons israéliens par ces campagnes basées sur les droits, c’est que ces campagnes fonctionnent avec la même logique, le même langage et les mêmes limites que les compromis politiquement corrects adoptés par l’OLP depuis qu’elle s’est métamorphosée en AP. Nous ferions bien de nous rappeler que toutes les grandes victoires palestiniennes n’auraient pas pu être remportées sans les sacrifices des Hanthala aux pieds nus de la société palestinienne, à l’intérieur et à l’extérieur du territoire palestinien. Le fait que certains portent des colliers Hanthala qui coûtent plus d’argent que ce que la famille de cet enfant réfugié avait pour survivre pendant plusieurs mois, ne doit pas nous faire oublier que chaque capitulation palestinienne majeure a été le produit de ces compromis entre gentlemen.
Considérons, par exemple, le rôle central des travailleurs et des paysans dans la grève générale de 1936 et le soulèvement armé qui a duré jusqu’en 1939, et le rôle qu’ont joué les grandes familles palestiniennes propriétaires terriennes pour en terminer avec ces deux mouvements de masse. On pourrait également comparer le service de renseignement libanais (le redouté deuxième bureau***) que le mouvement des réfugiés palestiniens au Liban a réussi à chasser des camps à la fin des années 1960, au rôle actuel de l’ “ambassade” de l’OLP au Liban, qui participe à la collecte de renseignements et à la surveillance des Palestiniens dans ce pays. Il est particulièrement pertinent pour cet article de comparer le mouvement de masse des Palestiniens qui a commencé de tous les côtés de la “Ligne verte” dans les années 1970 et a culminé avec l’Intifada de 1987, avec la manière dont la riche élite palestinienne prône “la paix des braves”.
Où en sont les campagnes BDS ? Il faudrait qu’il y ait plus de participation et de soutien au BDS, surtout de la part de ceux qui sont conscients de ses possibilités politiques et des limites de son cadre juridique. Les questions socio-politiques concernant les communautés palestiniennes dépassent de beaucoup le cadre des campagnes BDS, et les décisions politiques sur les stratégies de la lutte pour la libération et ses “solutions”, encore bien davantage. Les organisations du BDS ne prétendent pas, et ne peuvent pas d’ailleurs pas prétendre, être des organisations ou des parlements représentatifs, et, du fait qu’elles s’en prennent massivement à des tiers – des entreprises, des fonds d’investissement, des institutions culturelles, des arrangements interétatiques – qui ne sont ni l’État israélien ni son régime palestinien de collabos à la Quisling****, elles ne peuvent être tenues responsables des échecs du mouvement de libération dans son ensemble.
Il faut aussi savoir que la lutte pour qu’Israël soit tenu moralement et juridiquement responsable au niveau international n’est pas une politique en soi, encore moins une stratégie de libération. C’est une tactique auxiliaire qui, tout au plus, contribue à rééquilibrer les termes de la lutte politique pour mettre fin au projet colonial des sionistes qui ont établi un ethno-État raciste et patriarcal en Palestine. Ce que j’ai voulu mettre en lumière ici, ce sont les dangers qu’il y a à élever une tactique – l’utilisation d’institutions juridiques et de forums internationaux à l’appui des objectifs de libération – au rang de stratégie de libération. Il faut rappeler ici que la foi en la “lutte armée” était tout aussi grande et que les Palestiniens étaient tout aussi convaincus qu’elle allait parvenir à libérer la Palestine comme par magie.
Il faut élaborer un récit de la mobilisation politique pour parvenir à la libération
Comme nous l’avons déjà dit, lorsque les mouvements de libération fondent leurs stratégies et leurs récits de libération sur des solidarités internationales institutionnalisées, ils sont obligés de se conformer au langage et à la logique de ces institutions. L’une des meilleures illustrations historiques de ce phénomène vient de l’expérience même de l’OLP. Après la guerre de 1967, le principe de la partition de la Palestine a atteint le statut de “consensus international” grâce à l’interprétation de la Résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU. Plusieurs États arabes avaient hâte d’entériner ce consensus au nom des Palestiniens quitte à passer par-dessus l’OLP. La partition était en fait la condition préalable à la reconnaissance internationale de l’OLP comme unique représentant légitime du peuple palestinien, et les dirigeants de l’OLP considéraient cette légitimité comme la condition préalable de la libération. En d’autres termes, Yasser Arafat n’aurait pas dit : “Je suis venu porteur d’un rameau d’olivier et d’un fusil de combattant de la liberté” devant l’Assemblée générale des Nations Unies, en novembre 1974 si la Ligue arabe n’avait pas accepté de donner à l’OLP le contrôle sur la politique palestinienne au sommet de Rabat, un mois auparavant. Mais pour cela, il avait fallu que l’OLP accepte officiellement le partage de la Palestine dans son programme en dix points de juin 1974.
Même avec le recul, on ne peut pas reprocher à Arafat d’avoir pris en considération la faiblesse de l’OLP dans le déséquilibre international du pouvoir, et le danger que d’autres organismes plus puissants empiètent sur le droit de se représenter eux-mêmes que les Palestiniens avaient obtenu au prix de tant de sacrifices. Par ailleurs, il a fallu que les organisations politiques palestiniennes des années 2000 trouvent le moyen de contourner les conséquences délétères du programme de 1974 qui avait fait de la direction politique palestinienne le sous-traitant du pouvoir colonial sans la priver de son monopole sur la représentation politique palestinienne. De la même manière, étant donné qu’opérer dans les milieux de la société civile internationale nécessite d’avoir comme base commune de communication et de prise de décision le langage du droit international et du consensus international, on ne peut pas blâmer les militants des campagnes basées sur les droits d’avoir fait tout ce qui était en leur pouvoir pour utiliser le consensus international sur les droits humains pour obliger Israël à rendre des comptes sur ses violations.
Plutôt que de chercher quelqu’un à blâmer, je veux souligner l’urgence d’organiser des forums et des actions dans lesquels les questions politiques occupent le devant de la scène sans se laisser entraver par le consensus national ou international. Il ne s’agit pas d’un appel à rejeter complètement le droit international. Il s’agit plutôt de revenir à l’esprit originel de l’Intifada de 2000, lorsque les dirigeants qui allaient devenir la “société civile palestinienne” ont simultanément lancé le BDS et commencé à utiliser le régime juridique international pour échapper à l’impasse politique d’Oslo. En 2004, alors que la Cour internationale de Justice rendait sa décision sur les conséquences du mur de séparation d’Israël, China Miéville, le romancier désormais célèbre, mettait la dernière main à son livre Between Equal Rights. Après s’être informé sur les réponses qu’allaient apporter les organisateurs politiques palestiniens à cette décision historique, Miéville a ajouté ceci à son manuscrit avant de le mettre sous presse :
“… parfaitement conscients de la réalité politique qui sous-tend l’élaboration du droit international, les Palestiniens ne tiennent pas particulièrement à ce que leur victoire juridique de portée internationale soit inscrite dans le “droit international”, ils préfèrent s’en servir pour mobiliser l’opinion publique en général plutôt que seulement les juristes. On sait bien que c’est la pression populaire et non le droit international qui représente le meilleur espoir de faire avancer la cause palestinienne et qu’une décision juridique internationale aussi “progressiste” soit-elle n’aura d’effet que si elle est diffusée largement en dehors des cercles juridiques, en d‘autres termes, si elle quitte le domaine du droit international.”
En parlant d’”opinion publique”, Miéville fait référence à ces mobilisations politiques de masse que l’on a qualifiées, à l’époque, d’”internationalisation de l’intifada” – des mobilisations qui avaient un objectif beaucoup plus ambitieux que celui d’avoir un Etat dans lequel les VIP palestiniennes pourraient exploiter le petit peuple, non plus au profit des colons, mais au leur. Le souci d’”internationaliser l’Intifada” était au cœur des manifestations pour le retour des réfugiés en 2011, et il est au cœur des marches du retour, beaucoup plus importantes, qui ont lieu dans la bande de Gaza, depuis quelques mois. Ces mobilisations ont enterré l’espoir fantasmatique d’obtenir un État grâce aux subtilités d’un ordre international qui n’a jamais montré la moindre propension à faire respecter ses propres normes morales et juridiques quand il s’agit d’Israël. Encore une fois, ce sont les Hanthala aux pieds nus qui, risquent et ont risqué leur vie dans cette lutte, pendant que les gentlemen monnayent leurs cadavres déchiquetés pour obtenir un meilleur service dans les salons VIP.
Il est temps que l’internationalisation de l’intifada soit en tête de nos préoccupations lorsque nous décidons d’utiliser le droit international, qui n’est que l’un de nos nombreux outils de lutte. C’est le récit qui nous aide le mieux à mobiliser l’opinion en faveur de la libération humaine qui doit prévaloir – et pas le récit qui exhibe les victimes palestiniennes “de plein droit” devant la bonne société dans l’espoir que l’élite palestinienne obtienne un bon siège pour bien profiter du spectacle de l’ignoble orgie d’exploitation qui consume notre monde.
Notes :
1. L’importance de ces axes – tels que la classe sociale, le sexe, la race, la capacité, la sexualité, etc. – ne vient pas de leur existence naturelle, mais de leur construction sociale comme identités qui confèrent un statut à leurs détenteurs. En d’autres termes, leur signification dépend des régimes d’inégalité qui leur donnent sens en tant que catégories politiques, et non en tant que marqueurs individuels de l’identité per se.
2. L’une des analyses les plus approfondies à ce sujet reste celle de Frantz Fanon, (c’était une prédiction) : “The Pitfalls of National Consciousness“, The Wretched of the Earth (Grove Press, 1961).
3. Dans un passage mémorable de l’autobiographie de Shafiq al-Hout (qui n’a pas été traduit en anglais), cette importante figure de l’opposition de l’OLP raconte qu’on lui a reproché en plaisantant de critiquer le temps passé par les dirigeants de l’OLP dans les salons VIP. Celui qui lui faisait ces reproches lui avait cyniquement expliqué que l’accès de l’OLP aux salons VIP était le principal, sinon le seul, résultat positif du sacrifice des martyrs palestiniens.
Notes complémentaires :
* Dabkey, danse populaire en Palestine : https://www.youtube.com/watch?v=ia3Q7-hSNV0
** Hanthala est un personnage créé par Naji al-ali, il est apparu pour la première fois en 1969 dans le journal koweitien Alsiyassa (La politique). C’est un petit garçon âgé de 10 ans, c’est l’âge qu’avait Naji lorsqu’il avait quitté la Palestine, pieds nus comme tous les enfants qui habitent les camps de réfugiés palestiniens. Hanthala est situé dans l’espace sans terrain d’appui car il est sans patrie. C’est le témoin de la tragédie de tout un peuple, le personnage est toujours dessiné de dos, visage tourné vers la Palestine, et les mains croisées en signe de refus des solutions proposées par les États-Unis et leurs alliés arabes et israéliens. Il ne devrait dévoiler son visage que le jour où la dignité arabe ne sera plus menacée et où il retrouvera sa terre natale.
*** En français dans le texte.
**** Vidkun Abraham Lauritz Jonnsøn Quisling prononciation est un homme d’État norvégien, né le 18 juillet 1887 et mort le 24 octobre 1945. Il est essentiellement connu pour avoir été le principal artisan de la collaboration avec l’occupant nazi pendant la Seconde Guerre mondiale. Son nom est passé dans le langage courant en Norvège et dans le monde anglophone comme synonyme de “traître”.
* Hazem Jamjoum est analyste politique à Al-Shabaka. il est étudiant de troisième cycle en histoire du Moyen-Orient à l’Université de New York. Ses écrits ont porté sur les approches politico-économiques du colonialisme israélien et de la formation de l’élite palestinienne, ainsi que sur les critiques des “solutions” de gestion des conflits fondées sur les partitions, entre autres.
12 septembre 2018 – Al-Shabaka – Traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet