Le rôle des médias dans le génocide

26 octobre 2023 - Des personnes en deuil jettent un dernier regard sur la famille du chef du bureau d'Al-Jazeera à Gaza, Wael Al-Dahdouh, à l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa à Deir Al-Balah. Sa fille de 7 ans, son fils de 15 ans, sa femme et son petit-fils ont été tués lors d'une frappe israélienne dans le camp de Nuseirat hier. La famille de M. Dahdouh vivait dans la ville de Gaza et avait fui les bombardements incessants d'Israël pour se réfugier chez des parents à Nuseirat, dans le sud de la bande de Gaza, après que les forces coloniales israéliennes eurent ordonné aux civils de quitter le nord. Selon les autorités palestiniennes de santé, 21 autres personnes ont été tuées dans l'attaque. Les frappes aériennes israéliennes ont tué plus de 7000 Palestiniens, dont environ 3000 enfants et au moins 22 journalistes, depuis le 7 octobre, date à laquelle la résistance palestinienne est sortie du territoire assiégée et a attaqué l'occupant israélien - Photo : Mohammed Zaanoun/ Activestills

Par Mohaned Abdulhamid

Lorsque les médias et leurs acteurs sont tués, réprimés, harcelés, intimidés et éloignés de la scène des événements, cela signifie que des actes horribles et des atrocités sont commis et que les coupables veulent les cacher à l’opinion publique à l’intérieur et à l’extérieur de la zone, et c’est ce qui se passe dans la bande de Gaza.

La persistance d’Israël dans la guerre d’extermination et de destruction visant 2,3 millions de Palestiniens, associée à l’impunité des auteurs de ces actes, en termes de responsabilité et de sanction, est le résultat des positions des pays soutenant l’agression israélienne qui empêchent la critique, la dénonciation des crimes et l’application du droit international, en plus de restreindre ou d’interdire les manifestations de solidarité avec les victimes exigeant la fin de la guerre génocidaire, tout cela sous le prétexte de l’« antisémitisme ».

La guerre contre les médias est inséparable des conflits internes et régionaux et des guerres de pillage et de domination au plus haut niveau. Quelques jours avant son élection à la présidence des États-Unis, Donald Trump a déclaré qu’il ne verrait pas d’inconvénient à ce qu’un assaillant tire sur les médias menteurs, et il a pointé du doigt NBC, ABC et CBS [1].

Ce n’est pas surprenant, car des mesures effrénées sont prises pour intimider et assujettir les professionnels des médias. Genevieve Lakier, professeur de droit à l’université de Chicago, parle d’un sentiment nouveau et inhabituel de peur professionnelle et médiatique aux États-Unis, qui rappelle la peur pendant la sombre ère du Maccarthysme, la peur de s’exprimer contre les massacres israéliens, d’exprimer sa solidarité avec les Palestiniens et de critiquer Israël, une peur qui n’est pas comme la précédente, car elle est plus profonde et culmine vers la terreur, et qui se fonde sur des incidents au cours desquels ceux qui s’opposent au narratif israélien ont perdu leur emploi et leurs moyens de subsistance [2].

Cette politique de dissuasion des professionnels des médias est étayée par l’analyse de plus de 100 000 messages postés sur Facebook réalisée par la BBC, qui a révélé une baisse de 77 % des réactions avec les messages des pages d’information provenant des territoires palestiniens depuis le début de la guerre contre Gaza, s’opposant à l’augmentation des réactions avec les messages des pages israéliennes. Cette même analyse a révélé que l’algorithme d’Instagram a été modifié pour renforcer la censure contre les utilisateurs palestiniens uniquement, et Meta a confirmé avoir pris des mesures temporaires sur les produits et la politique de Facebook après le déclenchement de la guerre [3].

Dans la bande de Gaza, la violence systématique contre les professionnels des médias est sans précédent, à tel point que la bande de Gaza est devenue l’endroit le plus dangereux au monde pour les journalistes, selon les organisations de défense des journalistes.

Suppression de la couverture juridique

Les professionnels des médias – ainsi que leurs installations et leurs équipements -, bénéficient du droit à la protection dans le cadre de leur travail et de leur couverture des événements, en particulier lorsqu’ils contribuent à la divulgation d’informations sur les souffrances des personnes et sur les violations et les crimes commis à leur encontre.

La Convention internationale pour la sécurité des journalistes et autres professionnels des médias est fondée sur le droit international et a été soutenue par les résolutions 1738 (2006) et 2222 (2015) du Conseil de sécurité, qui ont placé la protection des journalistes, des professionnels des médias et du personnel associé dans le cadre du droit international humanitaire. Chaque année, le 2 novembre est désigné comme la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes.

Les médias occidentaux auront des comptes à rendre sur leur complicité dans le génocide de Gaza

Cependant, malgré le progrès juridique qui accompagne l’évolution du rôle des médias, qui servent à la libre circulation des idées et des informations par la parole et l’image, le résultat a été l’inverse de ce qu’on pouvait attendre, comme cela s’est produit et se produit encore pour les professionnels des médias dans la bande de Gaza, lorsque la guerre génocidaire les a touchés en même temps que les civils, et que la vérité est devenue la première victime de la guerre.

Le ciblage intentionnel des journalistes

Pendant la Seconde Guerre mondiale, 69 journalistes ont été tués, ce nombre a atteint 66 pendant la guerre du Vietnam, en 2023 il y a eu 99 journalistes tués dans le monde, et pendant la période d’occupation de 1967 à 2023, 104 journalistes ont été tués par les forces d’occupation [4], alors que les pertes subies par les professionnels des médias palestiniens un an après le début de la guerre sont bien plus élevées.

Ainsi « Depuis le début de la guerre contre Gaza, l’armée israélienne a systématiquement détruit les infrastructures des médias et étouffé le journalisme dans le territoire assiégé, que ce soit en ciblant et en tuant des journalistes, en détruisant les bâtiments des médias, en coupant l’accès à Internet et à l’électricité, ou en interdisant purement et simplement l’accès de la bande de Gaza aux journalistes étrangers. Reporters sans frontières a exprimé sa solidarité avec les journalistes de Gaza en réitérant son appel pressant à la communauté internationale pour qu’elle leur apporte d’urgence la protection nécessaire.[Ainsi, le droit d’accès à l’information a fortement régressé] du fait du black-out médiatique imposé par l’armée israélienne à Gaza, qui s’intensifie de jour en jour. En l’espace d’un an, l’armée israélienne a tué plus de 130 journalistes à Gaza, dont au moins 32 ont été pris pour cible dans l’exercice de leur fonction.[5] ».

Le nombre réel de victimes, selon une déclaration signée par un groupe d’organisations des médias, était de 180 en Palestine et de 12 au Liban.[6]

Un an avant l’agression, le rapport 2023 de l’UNESCO indiquait : « La Palestine a enregistré le plus grand nombre d’assassinats de ce type : 24 journalistes y ont été tués »… Les femmes journalistes ont été particulièrement visées en 2022, plus que les années précédentes. L’organisation a enregistré 10 assassinats de femmes journalistes pour cette seule année… La journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh a été tuée lors d’un raid israélien alors qu’elle couvrait des affrontements en Cisjordanie occupée »[7].

Le ciblage des professionnels des médias, où qu’ils se trouvent dans la bande de Gaza, est lié à la thèse israélienne selon laquelle tous les journalistes et les médias, mais aussi toutes les personnes vivant dans la bande de Gaza, sont des membres du Hamas et de sa force d’élite, ainsi que des meurtriers, des violeurs, ou des complices et des soutiens du « terrorisme »… Il n’y a pas d’innocents à Gaza : ni les femmes, ni les enfants, ni les journalistes.

La situation est d’autant plus compliquée que la plupart des journalistes israéliens sont indifférents au sort de leurs confrères de Gaza : pas une seule pétition contre l’assassinat de journalistes, pas une seule manifestation organisée [8].

La mort sociale des journalistes

Dans une étude intitulée « L’ingénierie du génocide des médias », Mohammed Al-Raji déclare : « Il semble que la variable la plus marquante dans ce cas unique est l’assassinat généralisé des membres de la famille et des proches des journalistes palestiniens, la destruction des maisons au-dessus de leurs têtes et la politique de déplacement forcé de ceux qui ont survécu aux bombardements par les avions de guerre, les drones, les missiles et les obus d’artillerie… Le journaliste perd alors sa famille et ses liens sociaux… [dans] ce que le sociologue Orlando Patterson a appelé « la mort sociale » de l’individu ».

Il s’agit ainsi d’une autre facette du génocide du peuple palestinien. Parmi les exemples que nous pouvons citer, le journaliste de Palestine TV Mohammed Abu Hatab, tué avec 11 membres de sa famille ; Wael al-Dahdouh, dont la femme, deux de ses fils et sa petite-fille ont été tués ; Alaa Abu Muammar martyrisé avec 27 membres de sa famille ; les 21 membres de la famille de Momen al-Sharafi, dont sa mère et son père ; et les 19 membres de la famille de Mohammed Abu al-Qumsan, dont son père et deux de ses sœurs [9].

L’objectif est d’effacer le récit palestinien et de cacher les crimes et les violations commis par l’armée d’occupation en éliminant les auteurs de ces témoignages ou en les empêchant de remplir leur mission.

L’impunité

« Dans environ 80 % des assassinats de journalistes ayant eu lieu dans le monde au cours de la dernière décennie, il s’agissait de représailles envers les journalistes et leur travail [la grande majorité des assassins de journalistes continue de jouir de la liberté] »[10].

La plupart d’entre eux sont issus de l’establishment militaire et sécuritaire israélien, l’exemple le plus flagrant étant l’impunité des soldats qui ont assassiné la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, en dépit de l’existence de preuves.

Selon un communiqué de Reporters Sans Frontières, la Palestine est le pays le plus dangereux pour les journalistes, avec un nombre de morts plus élevé que dans n’importe quel autre pays au cours des cinq dernières années.

L’organisation a déposé quatre plaintes auprès de la Cour pénale internationale (CPI) concernant des crimes de guerre commis par l’armée israélienne à l’encontre de journalistes. L’organisation a déclaré que « plus de 145 journalistes ont été tués par les forces israéliennes à Gaza depuis le début de la guerre contre la Bande en octobre 2023 suite à l’attaque du Hamas contre Israël, dont 35 étaient en fonction au moment de leur mort. »

Ismail al-Ghoul et Rami al-Rifi, journalistes assassinés par les Israéliens

L’organisation a qualifié le nombre d’assassinats de « bain de sang sans précédent »…

Le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a déclaré lors d’une conférence de presse mercredi : « Nous rejetons ces chiffres ». Il a ajouté : « Nous savons que la plupart des journalistes de Gaza travaillent, sans doute, sous les auspices du Hamas et que tant que le Hamas ne sera pas éliminé, ils ne seront pas autorisés à transmettre l’information en toute liberté. [Cela explique pourquoi Anne Bocandé, directrice de la rédaction de Reporters sans frontières, a déclaré : « Le journalisme est en danger d’éradication dans la bande de Gaza »[11].

Les médias israéliens et les médias occidentaux qui les soutiennent présentent cette guerre comme visant à sauver les Israéliens kidnappés et à éliminer la menace terroriste du Hamas, qui constitue un danger pour l’existence même d’Israël.

La guerre génocidaire, la profanation d’hôpitaux, d’écoles, de tentes de réfugiés, d’institutions internationales et médiatiques et les massacres qui y sont perpétrés, en dehors des règles du droit et de l’éthique journalistique, se veulent justfiés justifiés par la prétention que les militants palestiniens utilisent les civils comme boucliers humains, se fondent dans la population civile, faisant de chaque civil comme une source de danger et de menace.

L’échec de la mainmise sur le narratif de la guerre

Les médias et le discours politique israéliens, ainsi que leurs prolongements occidentaux, n’ont pas réussi à justifier la guerre d’extermination et ses crimes, qui sont devenus des crimes contre l’humanité et ont conduit à l’émission de mandats d’arrêt contre Netanyahu et Gallant par la Cour pénale internationale et le jugement de l’État d’Israël par la Cour internationale de justice, pour le crime de génocide contre la population palestinienne de la bande de Gaza.

Les médias et le discours politique israéliens n’ont pas réussi à taire le fait que le peuple palestinien de la bande de Gaza est en réalité la cible de la guerre génocidaire qui a transformé la région en un enfer insoutenable, ni à taire la réalité de l’occupation coloniale israélienne, du système d’apartheid et de son contrôle sur un autre peuple, qui provoque des explosions, des guerres, de la résistance et une instabilité sans fin, ils n’ont pas non plus réussi à présenter Israël comme une victime de la haine et de l’antisémitisme.

En empêchant les journalistes d’entrer dans la bande de Gaza par Israël et de passer par la frontière égyptienne, l’opinion publique a été privée d’un troisième narratif, à côté des récits palestinien et israélien. Le récit israélien étant celui adopté par les grands médias occidentaux, les rapports des organisations internationales spécialisées et les vidéos publiées par les soldats d’occupation sur leurs crimes odieux ont contribué à soutenir le récit palestinien.

Selon le rapport du Washington Post, « des vidéos et des photos ont montré à plusieurs reprises les forces israéliennes en train de démolir des bâtiments entiers, y compris des maisons et des écoles, ainsi que de les piller et d’y mettre le feu. D’autres images montrent des soldats israéliens posant à côté de cadavres des victimes et appelant à l’extermination et à l’expulsion des Palestiniens. Les soldats israéliens ont posté des milliers de photos et de vidéos depuis le champ de bataille, ont enregistré leurs actions sur les médias sociaux et ont continué à filmer les scènes. Le résultat est un vaste répertoire d’images et de vidéos qui donnent un aperçu rare et perturbant du comportement des soldats dans l’une des guerres les plus sanglantes et les plus destructrices » [12].

Malgré le ciblage et les menaces de mort contre les professionnels des médias, les reporters palestiniens travaillant avec les chaînes satellitaires arabes, étrangères et palestiniennes, documentent les crimes et les violations commis par les soldats de l’occupation et la souffrance des victimes, et des militants courageux prennent l’initiative de filmer et de publier des détails importants sur les médias sociaux qui complètent la scène atroce, avec pour résultat de révéler davantage de crimes et de violations qui sont les plus odieux dans l’histoire de la guerre.

Les images des restes des victimes et de la souffrance des innocents, ainsi que les images des bombes et des missiles lourds qui incendient tous les lieux, les transformant en ruines mêlées aux corps des civils, ont créé une nouvelle prise de conscience mondiale de la réalité d’Israël, qui pratique une guerre de génocide, tout en méprisant le droit humanitaire international et les règles de la guerre et de la paix, avec la collusion du système international et le soutien de l’administration étasunienne et de certains pays occidentaux.

Conclusion

Les journalistes et les médias palestiniens ont couvert les crimes de guerre et une partie des souffrances les plus cruelles, mais ils n’ont pas pu répondre au besoin des affligés et des sans-abris de communiquer sur les questions humanitaires, sociales et de subsistance les plus pressantes. Ils ne se sont pas arrêtés aux initiatives communautaires pour fournir la nourriture et l’éducation, ni aux tentatives de l’Armée blanche et de la Défense civile, à leurs sacrifices et à leur dévouement dans la défense de leur communauté, ni aux monopoles, à l’exploitation brutale, au pillage, au vol et aux hausses des prix.

Ils n’ont pas demandé des comptes aux responsables palestiniens, aux institutions gouvernementales palestiniennes, à la direction de l’Organisation de Libération et à ses factions pour leurs rôles, leurs initiatives politiques et de sauvetage, leurs erreurs et leurs échecs de toutes sortes, et ils ont négligé de demander des comptes à ceux qui possèdent des fonds à propos de leur indifférence dans l’allègement des souffrances de 2,3 millions de citoyens et le partage des charges.

Ils n’ont pas, non plus, posé la question « pourquoi la société civile ne se défend-elle pas alors qu’elle est victime d’un génocide ? ».

Abdallah Aljamal (1987-2024) – Journaliste de renom assassiné à Gaza

Avant la guerre, les professionnels des médias palestiniens se vantaient de l’existence de dizaines de chaînes de télévision et de stations de radio privées en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, mais ils n’ont pas pu expliquer les faibles performances de ces chaînes un an et deux mois après la guerre génocidaire. Ce qui est clair, c’est que ces stations n’ont pas été à la hauteur de leur responsabilité, que ce soit en termes d’initiatives ou en devant des tribunes ouvertes aux victimes pour demander de l’aide, la solidarité, du soutien et pour lancer des appels.

À quelques exceptions près, le rôle des stations s’est limité à la couverture à distance de l’actualité et à l’accueil d’analystes politiques qui répétaient leurs opinions lassantes, déconnectées des victimes.

Ironiquement, BBC Radio a lancé le programme « Gaza Today » en novembre 2023, fournissant des informations sur les disparus, les malades, les blessés et les besoins en médicaments, a permis la communication entre les membres des familles à l’intérieur et à l’extérieur de la bande de Gaza, a transmis les voix solidaires et a accueilli les exilés par le biais d’un service d’information d’urgence et humanitaire qui a atteint un nombre de 700 000 auditeurs par semaine avec plus de deux millions de téléchargements en trois mois [13].

Je me dois de mentionner que le programme a ignoré les politiques qui ont couvert la guerre d’extermination sous le prétexte du droit d’Israël à l’autodéfense à un moment où Israël exerçait son « droit » au génocide et au nettoyage ethnique, et les présentateurs n’ont pas dit que certains des missiles, qui tuaient les habitants de Gaza ou en faisaient des sans-abris, étaient fabriqués, commercialisés et offerts par le gouvernement britannique, qui soutient le programme « Gaza Today ».

Les chaînes satellitaires arabes les plus répandues permettent la transmission du récit israélien par l’intermédiaire des porte-parole de l’armée et des autorités d’occupation, des présidents, des ministres, des membres de la Knesset et des professionnels des médias. Il a été noté que le temps qu’on leur a accordé était beaucoup plus long que celui alloué au récit palestinien, peut-être en raison de l’intensité de la présence israélienne par rapport à la présence palestinienne, toutefois, cela ne justifie pas d’offrir ces tribunes à ceux qui sont accusés de crimes de guerre, de désinformation et de travestissement de la vérité.

Certaines chaînes satellitaires présentent les crimes israéliens entre massacres et destructions, comme une catastrophe et une punition inévitables, ce qui contribue à l’effondrement et à la frustration de l’ensemble de la société palestinienne, en particulier lorsqu’il est impossible d’interagir selon une dimension, des besoins et des initiatives humanitaires créatives pour ceux qui sont touchés par la guerre et la destruction.

Il y a une différence entre l’attention portée par les médias à une population qui résiste à l’extermination, au démantèlement, au nettoyage ethnique et au déplacement, à travers des récits de succès, de dévouement et de résilience de femmes, de bénévoles, de producteurs, de secouristes, d’étudiants, d’enseignants, de médecins, d’artistes, de professionnels des médias et de courageux résistants, et la réduction de la guerre à une résistance et à une super-armée.

Certaines chaînes présentent la résistance, avec explications et analyses, comme la seule réponse satisfaisante aux crimes de l’occupation, ignorant la grande différence entre les deux forces, comme si elles étaient équivalentes, et fermant également les yeux sur le fait qu’Israël détruit la société palestinienne et menace son existence dans la bande de Gaza.

Les chaînes satellitaires arabes et les médias palestiniens ne posent pas la question embarrassante : « Pourquoi 2,3 millions de Palestiniens n’ont-ils pas le droit d’être protégés d’une machine de guerre infernale ? »

C’est la première guerre au monde dans laquelle un peuple désarmé n’a pas droit à la protection et à un endroit sûr pour les enfants, les blessés, les malades, les femmes enceintes et les personnes âgées. Lorsque ces personnes perdent leur droit à la vie, nous sommes confrontés à un crime contre l’humanité, dans lequel un peuple sans défense n’a plus droit à la vie.

Notes :

  • [1] « Trump says he doesn’t mind if an attacker shoots the lying media », Al-Ayyam, 5/11/2024.
  • [2] Hussein abu Haneen, Facebook, 7/11/2024.
  • [3] « BBC investigation reveals Facebook’s restriction of Palestinian news pages », BBC Arabic, 18 décembre 2024.
  • [4] Mohammed Al-Raji, « The War on Gaza and the Engineering of Media Genocide of the Journalistic Community (2023-2024) », Al Jazeera for Studies, 15/7/2024.
  • [5] Déclaration de Reporters sans frontières, « Un an de guerre à Gaza : Comment Israël a imposé un black-out médiatique sur une bande assiégée qui gémit sous les frappes », site Internet de Reporters sans frontières, 30/10/2024.
  • [6] Déclaration sur le ciblage et l’assassinat de journalistes en Palestine et au Liban.
  • [7] Al-Arabiya : Les meurtres de journalistes restent impunis, 2/11/2024.
  • [8] Hanin Majadleh, « Plus de 110 journalistes tués à Gaza et leurs confrères israéliens gardent le silence », Haaretz, 7/8/2024 (hébreu).
  • [9] Mohammed Al-Raji, op. Cit.
  • [10] Jennifer Dunham, « Meurtre et impunité : La grande majorité des assassins de journalistes restent en liberté ».
  • [11] « 54 journalistes tués en 2024 », rapport de Reporters sans frontières, Al-Nahar, 12 décembre 2024.
  • [12] « Vengeance, feu et destruction : Une année de vidéos de soldats israéliens depuis Gaza », The Washington Post, Loveday Morris and others, 3/12/2024.
  • [13] https://www.bbc.com/arabic/articles/clyj1208eeyo

24 décembre 2024 – The Palestine Studies – Traduction de l’arabe : Chronique de Palestine – Fadhma N’Soumer

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