Par Samidoun
Six prisonniers politiques palestiniens poursuivent leur grève de la faim contre leur emprisonnement sans inculpation ni procès dans les prisons d’occupation israéliennes.
Akram al-Fasfous a suspendu sa grève de la faim le 27 août, tandis que Raik Sadeq Bisharat a entamé une grève de la faim le 22 août, pour demander sa libération de la détention administrative. Kayed al-Fasfous, Miqdad al-Qawasmeh, Ahmad Hamamra, Alaa al-Araj et Hisham Abu Hawash poursuivent tous leur grève pour la liberté.
Akram al-Fasfous a conclu sa grève par un accord prévoyant sa libération le 14 décembre ainsi que la fixation de la date de libération de son frère, Mahmoud al-Fasfous, qui avait entamé une grève de la faim jusqu’à ce que la grave détérioration de son état de santé l’empêche de poursuivre.
Kayed al-Fasfous, également frère d’Akram et de Mahmoud, poursuit sa grève.
Tous les détenus grévistes de la faim font l’objet d’une répression continue pour tenter de briser leur mouvement. Ils sont détenus à l’isolement, privés de visites familiales et souvent privés de l’accès à leurs avocats.
Alaa al-Araj, qui en est à son 23e jour de grève de la faim, voit son état de santé se détériorer fortement. Il a perdu une quantité importante de poids et souffre de faiblesses dans tout le corps, ont rapporté les avocats palestiniens.
Pendant ce temps, les avocats de l’étudiant universitaire Miqdad Qawasmeh ont déposé un autre appel en son nom, demandant sa libération de la détention sans charge ni procès. Qawasmeh est en grève de la faim depuis 40 jours.
Qu’est-ce que la détention administrative ?
La détention administrative a été utilisée pour la première fois en Palestine par le mandat colonial britannique, puis adoptée par le régime sioniste. Elle est désormais utilisée de manière routinière pour cibler les Palestiniens, en particulier les responsables de communautés, les militants et les personnes influentes dans leurs villes, camps et villages.
Il y a actuellement environ 550 Palestiniens emprisonnés sans charge ni procès en détention administrative, sur les 4750 prisonniers politiques palestiniens.
Ces ordres sont émis par l’armée et approuvés par les tribunaux militaires sur la base de “preuves tenues secrètes”, dont les détenus palestiniens et leurs avocats n’ont pas connaissance.
Délivrés pour une durée maximale de six mois, ils sont renouvelables indéfiniment, et les Palestiniens – y compris les enfants mineurs – peuvent passer des années en détention administrative sans inculpation ni jugement.
Qui sont les grévistes de la faim ?
Kayed Fasfous : de Dura – Hebron, a commencé la grève il y a 47 jours. Il a 36 ans, est détenu sans accusation ni procès depuis octobre 2020, et est détenu à la prison de Ramon.
2. Miqdad Qawasmeh : de Hébron, a commencé il y a 40 jours. Miqdad Qawasmeh est un étudiant universitaire palestinien, âgé de 24 ans. Il est emprisonné sans charge ni procès depuis janvier 2021 et est détenu à la prison d’Ofer.
3. Ahmad Hamamra : de Beit Sahour, a commencé la grève il y a 31 jours. Il est emprisonné sans inculpation ni jugement depuis le 17 août 2020 et a déjà participé à la grève de la faim collective de 2017 alors qu’il était détenu. Son ordre de détention administrative a été renouvelé pendant sa grève de la faim.
4. Alaa al-Araj : originaire de Tulkarem, a lancé sa grève il y a 23 jours. Il est emprisonné depuis le 30 juin sans inculpation ni procès en vertu de la détention administrative et est détenu à la prison de Megiddo. Il est âgé de 34 ans.
5. Hisham Ismail Abu Hawash, 39 ans, de Dura, al-Khalil, est en grève de la faim depuis 9 jours. Il est emprisonné sans charge ni procès depuis octobre 2020 en détention administrative israélienne. Au fil des multiples arrestations, il a passé huit ans dans les prisons israéliennes. Il est marié et père de quatre enfants ; son plus jeune souffre d’une insuffisance rénale.
6. Raik Sadeq Bisharat, 44 ans, de Tubas, est incarcéré sans inculpation ni jugement en détention administrative depuis juillet 2021. Il est un ancien prisonnier blessé et a passé 9 ans dans une prison israélienne. Sa main a été amputée et sa femme a été martyrisée par l’occupation israélienne.
Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun demande instamment à tous les partisans de la Palestine d’agir pour soutenir ces grévistes de la faim palestiniens et tous les prisonniers palestiniens qui luttent pour la liberté, pour leur propre vie et pour le peuple palestinien.
Ils affrontent en première ligne le système d’oppression israélien, avec leur corps et leur vie, pour mettre fin au système de détention administrative.
Participez aux actions pour soutenir les grévistes de la faim et la lutte pour la libération de la Palestine, du fleuve à la mer !
Auteur : Samidoun
* Samidoun - le Réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens - est un réseau international qui s'efforce de construire un mouvement de solidarité avec les prisonniers palestiniens dans leur lutte pour la liberté. Samidoun s'est développé à partir de la grève de la faim de septembre-octobre 2011 des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes, constatant la nécessité d'un réseau dédié au soutien des prisonniers palestiniens. Nous travaillons à sensibiliser et à fournir des ressources sur les prisonniers politiques palestiniens, leurs conditions, leurs demandes, et leur travail pour la liberté pour eux-mêmes, leurs camarades prisonniers, et leur patrie. Nous travaillons également à l'organisation de campagnes visant à provoquer des changements politiques et à défendre les droits et libertés des prisonniers palestiniens.
30 août 2021 – Samidoun – Traduction : Chronique de Palestine