Enfin, après 15 mois d’attaques d’une terrible violence et de crimes sans précédent, l’État d’occupation israélien a accepté un cessez-le-feu sans atteindre aucun des objectifs qu’il s’était fixés au début du génocide : détruire le Hamas, libérer les captifs israéliens à Gaza et assurer le retour en toute sécurité des colons sionistes dans les colonies de la périphérie de Gaza.
Motasem A Dalloul a perdu 49 membres de sa famille sous les tirs et les bombardements, dont sa femme et ses deux enfants. L’un d’entre eux a été abattu par un tireur embusqué et son corps a été écrasé par un char d’assaut.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son entourage de fanatiques ont déployé tous leurs efforts pour détruire Gaza et massacrer ses habitants, devant le monde entier, en utilisant les armes les plus mortelles et les plus perfectionnées et en menaçant même de les forcer à quitter Gaza ou de les exterminer.
Les États-Unis et de nombreux autres pays, y compris des pays occidentaux, arabes et musulmans comme l’Allemagne, la France, l’Égypte, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, ont clairement soutenu le génocide israélien à Gaza.
Nombre d’entre eux ont participé directement aux crimes de guerre.
Après tout cela, l’armée au sommet de l’immoralité de Netanyahu, n’a pu libérer qu’un petit nombre de prisonniers israéliens. Après 54 jours de génocide, il n’en avait libéré que quelques dizaines et uniquement grâce à un accord avec la Résistance palestinienne.
Si le Hamas avait refusé d’offrir un geste de bonne volonté, ils n’auraient pas été libérés.
Cette nuit, après 467 jours de « génocide en direct », Netanyahu s’est mis sur ses genoux et a accepté de conclure un accord avec le Hamas garantissant la libération des captifs israéliens.
Si l’on se réfère au texte de l’accord, il est clair qu’il répond presque entièrement à toutes les demandes formulées par le Hamas pendant la guerre, et il est très clair que pas même une seule demande de Netanyahu n’a pas été satisfaite.
En outre, l’occupation israélienne est tombée dans un bourbier auxquel elle ne s’attendait pas du tout. Dans le même temps, une prédiction du défunt chef du Hamas à Gaza, Yahya Al Sinwar, s’est réalisée.
Netanyahu a accepté de conclure un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Ce point fait exploser les objectifs de Netanyahu, qui s’était engagé à détruire le Hamas, mais qui s’est finalement retrouvé à conclure un accord avec lui.
Même lui, au cours des dernières 24 heures avant l’annonce du Hamas, son bureau et les Américains ont déclaré qu’ils attendaient la réponse du Hamas.
Toute la politique israélienne et le commanditaire US du génocide israélien attendaient la décision du Hamas. Toute leur puissance et leur influence n’ont pas pu obliger le Hamas à se rendre et à battre en retraite.
La libération des prisonniers israéliens n’est pas non plus le résultat des pogroms de Netanyahu, mais le résultat de l’accord du Hamas, fondé sur ses propres exigences – la libération des prisonniers palestiniens, y compris ceux qui sont en prison depuis des décennies et qui sont condamnés à perpétuité.
L’occupation israélienne voulait que ces prisonniers meurent en prison, mais ils seront libres grâce à la volonté du Hamas.
En ce qui concerne le troisième objectif de Netanyahu, il n’aurait pas été réalisé sans le consentement du Hamas.
Outre l’échec de Netanyahou à atteindre les objectifs de son génocide, il a fait d’Israël un État paria, son nom étant devenu synonyme de personnes criminelles et immorales.
Malgré la répression sans précédent de centaines de milliers de manifestants anti-israéliens dans les plus grandes villes occidentales et américaines, les gens ont continué à manifester.
Sous la pression populaire, des institutions financières et universitaires ont coupé ou promis de couper leurs relations avec Israël. Le génocide de Netanyahu à Gaza a ouvert les yeux des Américains et des Occidentaux qui ont reconnu à quel point les sionistes sont profondément enracinés dans leurs systèmes politiques.
Dans un ancien discours enregistré d’Al Sinwar, celui-ci prédisait qu’Israël deviendrait un État isolé. Il semble que les crimes de guerre de Netanyahu à Gaza aient réalisé la prédiction d’Al Sinwar. Le Premier ministre et l’ex-ministre de la défense sont recherchés par la CPI, et les soldats israéliens sont légalement poursuivis partout, principalement en Occident.
Jusqu’à présent, nombre d’entre eux ont fui secrètement de différents pays après avoir été recherchés pour être placés en détention.
Indépendamment du nombre de morts, de blessés et de destructions à grande échelle, que faut-il de plus pour prouver que le Hamas a gagné la guerre ? La victoire ne se mesure pas à l’échelle des sacrifices, mais à celle du camp qui accepte les conditions de l’autre. Et je vois que Netanyahu a accepté les conditions du Hamas.
Certains disent que le Hamas et Netanyahu ont tous deux subi la pression du président américain élu, Donald Trump. Je réponds non, parce que Trump est l’ami de Netanyahu et que Netanyahu a utilisé Trump comme levier en disant à ses partenaires, qui s’étaient opposés à l’accord, qu’ils allaient obtenir beaucoup de gains stratégiques grâce au nouveau président US.
Ce qui a poussé Netanyahu à accepter l’accord de cessez-le-feu, c’est la miraculeuse résistance palestinienne. Les soldats israéliens sur le terrain ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils combattaient des fantômes à Gaza.
Netanyahu respectera-t-il les termes de l’accord ? Je n’en sais rien, mais les sionistes, en général, ont l’habitude de violer tous les accords et les Américains ne sont pas une partie digne de confiance pour être le garant de l’accord. Mais s’ils retournent à la guerre, la résistance palestinienne est présente et prête à répondre.
Auteur : Motasem A Dalloul
* Motasem A Dalloul est le correspondant de Middle East Monitor dans la Bande de Gaza.Son compte Twitter.
15 janvier 2024 – Middle East Monitor – Traduction : Chronique de Palestine – Lotfallah
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