Par Jonathan Cook
Il y a actuellement un tic nerveux dans le discours sur tous les réseaux sociaux, y compris chez des journalistes de renom comme l’éditorialiste du Guardian George Monbiot. Celui d’exiger de tout le monde de, non seulement, « condamner » le président russe Vladimir Poutine pour l’invasion de l’Ukraine, mais de le faire sans réserve.
Toute réticence à se soumettre est considérée comme une preuve certaine que la personne est un panégyriste de Poutine ou un agent du Kremlin, et il est estimé que ses points de vue sur tout – notamment ses critiques des crimes de guerre occidentaux équivalents – peuvent être ignorés sans problème.
Quelle aubaine pour tous ces dirigeants occidentaux coupables de crimes de guerre au moins aussi graves que ceux commis par la Russie actuellement.
J’ai à maintes reprises décrit l’invasion Russe comme illégale ; j’ai régulièrement qualifié Poutine de criminel de guerre (cela vous a peut-être échappé mais je viens de le faire dans les deux paragraphes précédents) ; et j’ai toujours comparé les actes de Poutine aux pires actions entreprises par l’Occident au cours des deux dernières décennies.
Mais rien de tout cela n’est suffisant. Il en faut toujours plus.
L’exigence d’une dénonciation non équivoque est un phénomène étrange, même si courant, et laisse à penser que ceux qui la réclament avec insistance sont malhonnêtes, ne serait-ce qu’avec eux-mêmes. L’objectif de l’exigence n’est pas de clarifier si une information donnée ou un argument est crédible ; elle est conçue simplement pour servir de mème piège.
Je n‘ai pas le souvenir d’une demande insistante pour que quiconque condamne Tony Blair ou George W Bush pour l’invasion de l’Irak en 2003 avant de pouvoir être entendu ou pris au sérieux. Ou que quiconque dénonce le renversement, soutenu par les États-Unis, du dirigeant libyen Mouammar Gaddafi qui a plongé le pays dans un chaos meurtrier. Ou qu’il déplore le soutien matériel de l’Occident au massacre de la population du Yémen, y compris la vente d’avions, de bombes et de formation par la Grande Bretagne. Ou qu’il critique le soutien occidental aux djihadistes coupeurs de têtes en Syrie (qui incidemment semblent maintenant se diriger vers l’Ukraine pour devenir à nouveau nos alliés). Ou qu’il dénonce des décennies de soutien occidental à Israël dans son entreprise d’élimination du peuple palestinien.
Et ce sont des choses pour lesquelles nous – c’est-à-dire les Occidentaux – sommes directement responsables. Nous avons élu les hommes et femmes politiques qui ont causé ces souffrances incommensurables. Ces bombes étaient les nôtres. Nous devrions réclamer haut et fort que nos dirigeants comparaissent devant la cour de la Haye pour y être jugés pour crimes de guerre.
Comparativement, nous – les Occidentaux – ne sommes pas responsables de Poutine ni de ses actes. Je ne peux l’évincer du pouvoir avec mon bulletin de vote. Rien que je puisse dire ne lui fera changer son fusil d’épaule. Et pire encore, tout ce que je pourrai dire contre lui ou la Russie ne fera qu’amplifier le chœur insensé des commentaires occidentaux moralisateurs dont l’objectif est de jeter des pierres aux fauteurs de guerre russes tout en laissant en place nos propres fauteurs de guerre.
Les Occidentaux qui dénoncent Poutine ne vont pas rendre les compromis et la paix plus probables. Bien au contraire. Il faut que les Russes mettent en lumière les crimes de Poutine le mieux qu’ils peuvent pour le pousser jusqu’à la table des négociations, tandis qu’il nous faut faire la même chose à l’égard de nos dirigeants pour les amener à la même table. Tant que notre attention se portera sur les crimes de Poutine, elle ne se portera pas sur nos dirigeants et leurs crimes.
Le brouillard de la guerre
Ceux qui insistent pour dire qu’il est tout à fait possible de dénoncer à la fois Poutine et les dirigeants occidentaux sont précisément les gens qui ont fait preuve de peu d’ardeur pour demander des comptes à nos propres dirigeants.
Notons que Monbiot n’a consacré aucune de ses chroniques hebdomadaires dans le Guardian pour mettre en lumière le calvaire de Julian Assange enfermé dans un donjon britannique pour avoir révélé les crimes de guerre états-uniens et britanniques en Iraq et en Afghanistan. C’est l’attaque contre la presse libre la plus grave de mémoire d’homme, et pourtant Monbiot a consacré sa dernière chronique en date à attaquer les soutiens d’Assange, comme le journaliste chevronné John Pilger, pour ne s’être pas montré assez loquace pour dénoncer Poutine.
Ceux qui réclament une condamnation sans équivoque de Poutine insistent qu’il n’est pas opportun – en pleine guerre – de semer le doute ou de saper la conviction en la justesse de « notre » cause. (Un petit aveu qu’ils pensent que cette guerre avec la Russie, est occidentale et non ukrainienne.)
Encore une fois, c’est précisément le message que les dirigeants occidentaux veulent aussi faire passer – il suffit de demander au premier ministre britannique, Boris Johnson, dont le scandale de la « partygate » n’est maintenant plus qu’un lointain souvenir, alors qu’il cherche à évoquer la gravité churchillienne dans l’affrontement avec la Russie. Et que les partis représentés au parlement britannique ont cette semaine mis de côté leurs désaccords très superficiels lorsque le président ukrainien, Volodymyr Zelenskyy, les a ralliés par une « allocution historique ? »
A quoi cela sert-il, réellement, d’exiger des Occidentaux qu’ils dénoncent sans équivoque Poutine quand l’ensemble des médias et de la classe politique occidentaux braquent notre regard exclusivement sur les crimes de la Russie pour précisément que les Occidentaux ne regardent pas les crimes équivalents de l’occident ?
La vérité, c’est que, en politique de pouvoir, les dénonciations sont faites pour les hommes et femmes politiques et les diplomates – ainsi que pour les donneurs de leçons. Les condamnations peuvent apporter une satisfaction émotionnelle, mais nous autres pouvons mettre notre énergie à bien meilleur usage.
Pour la plupart d’entre nous, la meilleure ligne de conduite serait de dissiper la brume de guerre instantanée et d’analyser notre – à savoir de l’Occident – rôle dans les événements en cours.
La police d’assurance de l’OTAN
Même un coup d’œil rapide montre que l’Occident n’a pas les mains propres en Ukraine. Pas du tout. L’ingérence – et l’hypocrisie – se sont faites en deux temps, d’abord de la part des hommes et femmes politiques puis de la part des médias.
Ce sont les choix faits par les hommes et femmes politiques occidentaux qui ont provoqué l’invasion. (Ce qui suit est une explication, et non une justification, de l’évolution des événements, précision à l’intention de ceux pour lesquels il est nécessaire de dire ces choses explicitement.)
Les troupes russes sont en Ukraine non parce que Poutine est un « Hitler », un « fou », ou un « mégalomane » – bien que, une fois de plus, l’invasion fait de lui un criminel de guerre de la même trempe que Tony blair et George W Bush. Les troupes russes sont là parce que lui et ses fonctionnaires ont estimé que l’Occident agissait avec malveillance et de mauvaise foi dans ses relations avec l’Ukraine.
Le scénario qui veut que Poutine soit un « fou furieux » ou un « Hitler » détourne l’attention du fait évident que les dirigeants occidentaux ont joué délibérément et avec désinvolture avec la sûreté de l’Ukraine et la sécurité de sa population.
L’Occident a encouragé la croyance chez les Ukrainiens qu’ils se trouveraient bientôt sous le parapluie de l’OTAN, quand dans les faits l’OTAN n’avait nullement l’intention de les protéger, comme il n’est maintenant que trop évident.
On a fait croire aux Ukrainiens que plus l’attitude de la Russie se ferait belligérante envers l’Ukraine, plus l’OTAN serait susceptible de venir à la rescousse et d’agir en sauveur de l’Ukraine.
Ce qui a, bien sûr, incité le gouvernement ukrainien à continuer de provoquer l’ours russe en comptant sur une police d’assurance de l’OTAN que Kyiv pourrait sortir de son chapeau. Ce n’était pas le cas. Ça ne l’a jamais été, comme l’attestent les événements actuels.
La raison pour laquelle Boris Johnson n’a pas tardé à repousser la pression émotionnelle exercé par un journaliste ukrainien lors d’une récente conférence de presse pour que soit imposée une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, c’est que même lui comprend que prendre une telle mesure contre une puissance nucléaire comme la Russie serait suicidaire.
Abattre des avions russes aurait probablement pour conséquence une répétition de la crise des missiles cubains de 1962.
Mais sur la base de la duperie de l’OTAN, des dirigeants ukrainiens actuels ont fomenté avec aplomb un nationalisme ethnique chez eux et ont ainsi eux-mêmes engagé un dangereux bras de fer avec la superpuissance voisine.
Y compris cajoler des fascistes antirusses et alimenter une guerre civile connexe dans la région du Donbas par leurs alliés ultra nationalistes contre la communauté russe qui y vit de manière à entraîner l’OTAN dans ce conflit.
Pour ceux qui accusent quiconque faisant remarquer l’influence de longue date de groupes ultranationalistes en Ukraine d’être un troll de Poutine, cette vidéo de 2017 du Guardian – quotidien qui par réflexe se montre maintenant dédaigneux de toute critique de l’Ukraine – montrant un camp d’été néo-nazi pour enfants, pourrait être embarrassante.
Les fascistes de la Brigade Azov qui le dirigent, ainsi que d’autres groupes de même tendance, ont été incorporés sans difficultés dans l’armée ukrainienne qu’arme l’Occident.
Le président Zelenskyy n’a pas abandonné son intransigeance d’avant l’invasion. Il l’a accentuée, réclamant des missiles nucléaires pour l’Ukraine et une zone d’exclusion aérienne imposée par l’OTAN ou des avions pour que l’Ukraine puisse le faire elle-même.
Que Zelenskyy veuille que l’OTAN le tire d’affaire, surtout après que cette dernière s’est rendue responsable de l’avoir attiré dans cette confrontation avec la Russie, n’est guère surprenant. Mais le degré auquel les médias occidentaux ont soutenu l’option de Zelenskyy signifie qu’une forte majorité de l’opinion publique états-unienne est maintenant favorable à la ligne de conduite de Kyiv, même si elle est susceptible de déclencher une troisième guerre mondiale entre puissances nucléaires.
Récit suicidaire
A quel point les Occidentaux sont sous l’emprise de ce récit suicidaire confectionné par les médias peut s’évaluer au nombre de combattants de salon en Occident accusant quiconque adopte une approche plus prudente d’être non seulement un apologiste de Poutine mais aussi de refuser au peuple ukrainien son « droit souverain » d’adhérer à l’OTAN et de bénéficier de sa protection.
Mais l’adhésion à l’OTAN n’est pas un droit souverain. Et ne devrait pas être vue comme une sorte de système glorifié de surveillance du voisinage. L’OTAN est un club militaire. Un état peut adhérer si les autres membres acceptent de s’engager à protéger cet état.
Si les membres de l’OTAN n’ont pas la capacité ou la volonté de défendre un autre état, comme c’est le cas pour l’Ukraine, alors c’est un crime de prétendre qu’ils l’ont – pour précisément les raisons que les événements actuels démontrent. En fait, il ne s’agit pas seulement d’un crime ordinaire, mais d’un crime contre l’humanité.
Chaque mort de la guerre actuelle, ukrainienne ou russe, aurait presque certainement pu être évitée si les E.U. et leurs alliés de l’OTAN n’avaient pas mené l’Ukraine en bateau. Si les Ukrainiens n’avaient pas cru qu’en exerçant une pression suffisante ils pourraient forcer la main de l’OTAN en leur faveur, ils auraient dû prendre en compte les inquiétudes de la Russie bien avant toute invasion, en s’engageant par exemple à la neutralité.
La Russie n’aurait eu aucun motif – ou prétexte, selon la façon dont on souhaite considérer les choses – d’envahir l’Ukraine. Les scénarios médiatiques du « fou » et du « Hitler » sont maintenant nécessaires pour renverser la réalité, laissant entendre que Poutine aurait envahie l’Ukraine quelles que soient les actions de cette dernière et de l’OTAN.
Mais si ce n’est pas le cas – et rien ne prouve que ça le soit – alors le sang des victimes de cette guerre entache très certainement les mains des Occidentaux, tout comme celui des victimes en Irak, Afghanistan, Libye, Syrie, à Gaza, au Yémen et partout ailleurs.
L’hypocrisie des médias
La deuxième hypocrisie est celle que les médias occidentaux colportent actuellement. Ils veulent afficher une préoccupation morale bidon pour la souffrance des Ukrainiens attaqués par les Russes qu’ils ne manifestent jamais envers les victimes des bombes et missiles occidentaux.
Aussi terribles que soient les souffrances des Ukrainiens, deux semaines après le début de l’invasion, elles ne sont que l’ombre des décennies de souffrances des Palestiniens de Gaza ou des Yéménites sous les avions et bombes fournis par l’Occident. La priorisation des unes par rapport aux autres nécessite une explication.
Les guerriers des réseaux sociaux – donnant beaucoup moins dans la nuance que les grands médias – justifient sans détour ce manque d’intérêt pour les victimes de l’Occident en les qualifiant de « terroristes, » ou en leur reprochant de vivre sous des « régimes terroristes, » ou simplement en soulignant qu’ils sont plus éloignés de nous, comme si les Britanniques et les Américains en quelque sorte ressentaient une plus grande affinité naturelle avec les Ukrainiens qu’avec les Syriens ou les Palestiniens, ou avec les Russes. (Ce n’est pas le cas à moins que les grands médias ne répètent avec insistance qu’un tel lien existe.)
Si cette stratégie échoue, alors la suivante prend le relai, affirmant que tout effort pour souligner la pure hypocrisie des médias occidentaux et leur préoccupation totalement creuse pour les Ukrainiens – plutôt que pour l’Ukraine, en tant que pion sur l’échiquier colonial de l’Occident – est une ruse pour noyer le poison.
C’est déjà assez grave qu’un tel raisonnement soit ancré dans un profond racisme qui considère que les victimes européennes blanches sont des victimes méritantes et les victimes basanées ou noires sont des « dommages collatéraux » des supposés efforts de paix occidentaux.
Mais en fait, la pourriture est beaucoup plus profonde. Ce n’est pas seulement le racisme que l’on voit à l’œuvre dans le traitement spécial réservé à la souffrance des Ukrainiens par rapport à celle des Irakiens, ou Yéménites ou Palestiniens. Ceci pourrait se résoudre par le biais de l’éducation et d’un travail de sensibilisation.
Non, l’identification des médias occidentaux avec l’Ukraine – et par conséquent l’identification de l’opinion publique avec son calvaire – repose sur l’utilité de l’Ukraine au projet impérial occidental. Ce qui précisément nous a mis dans ce pétrin en premier lieu.
Chaises musicales pour adultes
En vérité, une ligne droite relie le traitement de l’Irak par l’Occident et son traitement de l’Ukraine.
En Irak, les E.U. et leurs alliés ont cherché à réorganiser l’échiquier en intensifiant leur emprise sur le pétrole alors que le capitalisme occidental commençait à être confronté à la diminution constante des réserves d’énergies fossiles facilement accessibles et bon marché et que l’urgence climatique précarisait toujours plus le modèle capitaliste de la recherche perpétuelle de profits.
Mais bien que l’analogie avec le jeu d’échecs pour caractériser la politique étrangère occidentale remonte au moins au dix-neuvième siècle, elle n’est peut-être pas appropriée pour expliquer ce que nous avons vu se produire au cours des deux dernières décennies.
Plus précisément, les planificateurs de Washington voient le monde principalement comme une version aux enjeux élevés d’un jeu de fête d’enfants, les chaises musicales. A mesure que les chaises disparaissent, il devient de plus en plus important de faire en sorte de vous saisir, vous et non vos ennemis, des derniers sièges.
Les principaux ennemis sur la scène mondiale, si vous siégez à Washington, sont la Russie et la Chine. Les outils à votre disposition dont vous avez besoin ne se limitent pas à l’esprit, comme dans les échecs, mais il faut aussi des muscles, comme dans une version spécifiquement pour adultes des chaises musicales intitulée : la survie du plus fort.
Ainsi, il a été nécessaire pour les E.U. et leurs alliés d’isoler la Russie et la Chine de manière toujours plus agressive, en essayant de semer la division, et de faire en sorte que chacun se sente menacé et isolé. Ce qui, étant donné que Moscou et Beijing comprennent fort bien la stratégie de Washington, a poussé ces deux improbables partenaires dans les bras l’un de l’autre.
Nous autres devons décider avec lequel des plus grands enfants nous voulons nous allier à mesure que les chaises disparaissent et que le jeu devient de plus en plus féroce.
Une guerre d’usure par procuration
En Ukraine, entre temps, les E.U. et leurs alliés de l’OTAN semblent faire ce qu’ils peuvent pour faire durer la guerre aussi longtemps que possible.
La Russie semblait initialement ne vouloir qu’une guerre d’usure relativement courte afin de pacifier l’Ukraine, forçant son gouvernement nationaliste à renoncer à ses aspirations de devenir une rampe de lancement des armes de l’OTAN, et de lui imposer la neutralité. (Maintenant que la Russie a engagé des fonds et des vies dans cette guerre, il est probable qu’elle devienne plus avide et en veuille plus. Des rapports indiquent qu’elle exige déjà l’indépendance plutôt que l’autonomie pour la région du Donbas.)
Bien sûr, la conclusion que même les Occidentaux tireraient, si nous n’étions pas autant les victimes de la propagande des médias, est que la neutralité de l’Ukraine est inévitable, à moins que nous ne soyons prêts à risquer l’autre option, celle d’une troisième guerre mondiale. Tout retard pris à obtenir la neutralité de l’Ukraine comme issue ne fait que causer de la souffrance et des morts inutiles.
Les E.U., en revanche, veulent une longue guerre d’usure par procuration, fournissant discrètement des armes aux forces ukrainiennes, ne se souciant guère de savoir si ce sont de bons combattants ou des néo-nazis, pour enliser la Russie durant des années de guérilla et de contre insurrection difficiles. L’effusion de sang va alimenter l’hostilité (et le racisme aveugle) des opinions publiques occidentales envers la Russie et les Russes, procurant à Washington le prétexte pour maintenir en parallèle la guerre économique occidentale contre la Russie.
Les Ukrainiens vont payer le prix de la volonté des E.U. d’épuiser la Russie, comme c’est le cas pour les Syriens, les Libyens, les Iraniens, les Yéménites, les Vénézuéliens et les Palestiniens qui paient le prix de la volonté des E.U. d’atteindre les objectifs de leur projet impérial planétaire.
Washington comprend fort bien qu’une Russie affaiblie n’aurait peut-être pas pu sauver le gouvernement de Bashar al-Assad de la conquête de la Syrie par les alliés sur place de l’Occident, l’État islamique et Al-Quaida. Et, espère, qu’à l’avenir Moscou ne sera pas en mesure de soutenir d’autres pays qui résistent à l’hégémonie occidentale, notamment les états « parias » du Venezuela, de l‘Iran et de la Chine.
C’est une énorme ambition pour une toute petite élite basée aux E.U. résolue à perpétuer son enrichissement personnel en imposant une pensée binaire dans les opinions publiques occidentales qui brouille les véritables raisons des crises planétaires que nous connaissons.
Si elle réussit, la machine de guerre occidentale continuera de piétiner les corps des pauvres et des populations marginalisées tout en nous conduisant toujours plus vite à la catastrophe écologique.
Auteur : Jonathan Cook
10 mars 2022 – MintPressNews – Traduction: Chronique de Palestine – MJB