Par Abdel Bari Atwan
Trump « rêve » d’étendre « Israël » ? Quels conseils alternatifs pouvons-nous lui donner ? Et qui sont les trois dirigeants arabes qui pourraient changer toutes les options sur le terrain ? Et pourquoi ?
Il n’est ni nouveau ni surprenant que l’ancien président américain Donald Trump ait annoncé son intention d’« étendre » le territoire de l’occupation israélienne, que ce soit en annexant la Cisjordanie et la bande de Gaza et en déplaçant les Palestiniens vers le Sinaï ou la Jordanie, ou en découpant de nouvelles terres dans les pays voisins, en particulier en Syrie, dans toute la Jordanie et dans certaines parties de l’Arabie saoudite, de l’Irak et de l’Égypte.
La nouveauté que Trump ignore, c’est que le petit « Israël », qu’il connaît et dont il a fait de Jérusalem sa capitale, est en train de se réduire comme peau de chagrin et de se transformer en un État qui chasse ses colons, incapable de protéger ce qu’il reste d’eux.
Il a perdu tout moyen de dissuasion après l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » qui l’a dépouillé de son prestige, a révélé la faiblesse de son armée, son racisme et sa soif de sang d’enfants, faisant courir aux Juifs le risque d’autres tueries.
7 et 8 août – Médias de guerre – Les Brigades Al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont publié plusieurs vidéos illustrant les récentes attaques contre les troupes israéliennes dans l’enclave palestinienne. L’une de ces vidéos montre des combattants du Hamas faisant sauter un engin explosif lourd à proximité d’un groupe de soldats israéliens. L’embuscade, qui a fait plusieurs victimes, a eu lieu dans la zone d’al-Farahin, à l’est de la ville de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza.
Il semble que Trump, qui rêve toujours de mettre en œuvre le « Contrat du siècle » esquissé par son gendre Jared Kushner, l’élève le plus nul du raté Benjamin Netanyahu, oublie que ce « petit » État dont il veut étendre les frontières a subi une défaite majeure face au plus petit « État » de la surface de la terre, connu sous le nom de bande de Gaza, qui ne couvre pas plus de 150 milles carrés.
Un autre encore plus petit, appelé « État » du camp de Jénine en Cisjordanie, dont la superficie ne dépasse pas un kilomètre carré, a été envahi plus de 13 fois par la prétendue « armée invisible » qui n’a pas été en mesure de le contrôler, ce qu’il ne sera jamais.
Lorsqu’un million de colons israéliens (selon Haaretz) ont fui la « Terre promise » pour se réfugier en Europe, en Amérique et au Canada afin de sauver leur vie en moins de dix mois depuis le début du « déluge d’Al-Aqsa » et que la situation continue de s’aggraver, cet « État » n’a pas besoin de s’étendre, mais plutôt de préparer une tombe pour être enterré dans la poubelle de l’histoire après sa date de péremption, comme tous les autres « produits » coloniaux dont la durée de conservation est limitée.
Trump est soumis au proverbe : « L’âne peut aller à la Mecque, il n’en reviendra pas pèlerin », parce qu’il ne sait pas, et peut-être ne veut pas savoir en raison de sa stupidité et de son ignorance, que les Arabes qu’il connaît, et que son gendre Kushner mène avec un bâton, et les oblige à s’agenouiller docilement pour signer les anciens et les nouveaux Accords de paix d’Abraham, ne représentent plus le leadership de la région, même si certains d’entre eux ont beaucoup d’argent.
Il y a en effet de nouveaux Arabes, menés par trois principaux dirigeants sur le chemin de la gloire et de la libération qui ne craignent personne d’autre que Dieu, et ils sont Sayyed Hassan Nasrallah, le moudjahid Yahya Sinwar et Sayyed Abdul-Malik al-Houthi, et ils ont été capables, grâce à leur résistance, leur fermeté et leur courage, de fermer trois mers (la Rouge, l’Arabe et la Méditerranée) et l’océan Indien aux flottes américaine, française et britannique, ainsi qu’à toutes les flottes israéliennes.
Ils possèdent des milliers de missiles de précision, des missiles hypersoniques et des drones suicide très perfectionnés, ainsi que des centaines de milliers de moudjahidines dont le martyre est le souhait le plus cher.
Nous voulons attirer l’attention de Trump, dont l’expérience et la culture se limitent à courir après des femmes perdues, sur le fait que les « nouveaux Arabes » ne croient pas aux frontières tracées par le colonialisme occidental auquel il appartient. Ces frontières ne s’étendent plus horizontalement mais verticalement, sous terre plutôt qu’en surface, car cette expansion horizontale est maintenant dépassée et en-dehors du temps.
Il existe un réseau de tunnels sous la bande de Gaza qui s’étend sur 500 kilomètres, et il y a deux jours à peine, le Hezbollah a dévoilé l’une des nouvelles villes du Liban au cœur des imposantes montagnes du sud, baptisée « Imad 4 », avec des accès suffisamment larges pour accueillir des camions géants.
Aucune des bombes américaines qui détruisent les bunkers ne peut l’atteindre, car elles n’ont pas réussi à pénétrer dans leurs homologues sablonneux à Gaza.
Quant aux villes souterraines iraniennes similaires qui abritent certaines installations nucléaires, moins on en dit, mieux c’est.
L’État profond américain ne permettra pas à Trump de gagner les prochaines élections, non pas en raison de ses faibles normes morales, mais en raison de son adhésion au mouvement sioniste et de l’utilisation de la grande Amérique pour servir ses plans.
Août 2024 – Médias de guerre – Une vidéo montre des combattants des Brigades al-Qassam [branche armée du mouvement Hamas] attaquant deux véhicules blindés de transport de troupes et un bâtiment occupé par des troupes israéliennes à l’aide de grenades propulsées par fusée. Elle montre également des attaques récentes au mortier contre des concentrations de forces d’occupation israéliennes dans le quartier de Tel al-Sultan, à l’ouest de Rafah.
Cet État profond est celui qui a évincé le président actuel, Joe Biden, l’empêchant de poursuivre sa candidature et le remplaçant par sa vice-présidente, Kamala Harris, qui pourrait être encore plus sioniste, dans une tentative désespérée d’arrêter l’effondrement du pays et la probabilité croissante d’une guerre civile à la lumière de la montée d’autres puissances mondiales plus jeunes, plus développées et mieux armées, telles que la Chine et la Russie.
L’État profond américain ne pardonnera pas à Trump son annulation de l’accord nucléaire avec l’Iran, qui a donné des résultats catastrophiques et accéléré la défaite de l’Amérique en Afghanistan contre les talibans, en remettant les rênes du pouvoir à l’imprudent sioniste Kushner et en ouvrant la voie à l’ascension des trois nouveaux dirigeants arabes que nous avons mentionnés plus tôt.
Les roueries américaines que la plupart des « normalisateurs » arabes ont avalées, volontairement ou sous la contrainte, se sont traduites par des menaces, la famine, l’asservissement et la domination économique.
Elles ne donnent plus de résultats et ont commencé à produire des effets opposés.
Les derniers exemples en date sont les négociations de Doha et du Caire qui ont eu lieu au cours des dix derniers mois pour fournir une couverture temporelle et militaire à Benjamin Netanyahu dans l’espoir d’éliminer la résistance dans la bande de Gaza et le pouvoir du mouvement « Hamas » sous la direction de Sinwar.
Les défaites pleuvent sur la tête de Netanyahu et ses soldats tombent comme des mouches à Gaza, en Cisjordanie et au cœur de Tel-Aviv.
Ses colons fuient par centaines de milliers la Galilée et les colonies qui entourent Gaza, pour une raison simple : l’existence du nouveau triangle dirigeant arabe qui n’hésite pas à dire un grand « non » à l’arrogance américano-occidentale qui a régné sur le monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, il y a 80 ans.
Le Grand Israël est devenu un mirage, tandis que le petit Israël se rétrécit et s’érode rapidement, et l’heure de l’enterrement approche.
Si l’expansion est inévitable, ce sera pour creuser une tombe.
Nous vous demandons de bien vouloir prendre note de cet article car nous aurons confirmation de ce que nous disons. Et le temps joue pour nous.
Auteur : Abdel Bari Atwan
* Abdel Bari Atwan est le rédacteur en chef du journal numérique Rai al-Yaoum. Il est l’auteur de L’histoire secrète d’al-Qaïda, de ses mémoires, A Country of Words, et d’Al-Qaida : la nouvelle génération. Vous pouvez le suivre sur Twitter : @abdelbariatwan
21 août 2024 – Raï al-Yaoum – Traduction : Chronique de Palestine