Le racisme israélien est une source d’inspiration pour l’extrême-droite mondiale

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Des demandeurs d'asile africains emprisonnés dans le centre de détention de Holot protestent derrière la barrière de la prison, le 17 février 2014 - Photo : ActiveStills.org

Par David Sheen

Pendant les 12 premiers mois de Donald Trump en tant que président américain, le monde a assisté à un partenariat sans égal entre le gouvernement israélien et l’extrême-droite au niveau international.

Le premier pilier dans cette relation a été l’hostilité mutuelle des deux groupes envers les Arabes. Mais le deuxième volet de leur socle commun – non moins important – a été leur haine mutuelle à l’égard des Africains.

Alors qu’Israël a, depuis sa naissance, instruit le monde sur la meilleure façon de priver les Arabes palestiniens de leurs droits, il a maintenant la possibilité d’appliquer le même traitement aux Africains. Fait troublant, ses politiques racistes inspirent les suprématistes blancs partout dans le monde qui reprennent ces politiques comme étant les leurs.

Bien que les Noirs aient toujours vécu en Terre Sainte, ils ne constituent actuellement qu’une petite minorité de la population palestinienne et ils ont souvent souffert d’inégalités sociales.

Mais quand les sionistes ont conquis le pays au milieu du 20ème siècle, le nouveau parlement israélien a adopté une loi “anti-infiltration” pour empêcher le retour des réfugiés palestiniens déplacés par l’opération de nettoyage ethnique.

Alors que les politiques d’immigration anti-arabes d’Israël étaient inscrites dans la loi, les politiques d’immigration anti-africaine sont restées généralement implicites, mais tout en étant consciencieusement appliquées pendant des décennies.

Les dirigeants sionistes blancs européens ont délibérément empêché les juifs noirs de les rejoindre en Israël, avant et après l’établissement de leur État sectaire.

Les gouvernements israéliens successifs ont rejeté l’entrée des Israélites à peau noire – alors qu’ils avaient préservé la forme de judaïsme la plus ancienne du monde en Abyssinie, ou avaient réinventé des formes afro-centriques du culte de l’Ancien Testament en Amérique.

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Ce n’est qu’après des décennies de résistance que le gouvernement israélien a laissé les Juifs noirs d’Éthiopie immigrer en Israël vers le milieu des années 1980 et que les Israélites noirs d’Amérique peuvent résider dans le pays en tant que résidents légaux depuis le milieu des années 1990. Les deux groupes sont toujours confrontés à une pauvreté écrasante, à la brutalité policière et au racisme quotidien en Israël.

Mais l’immigration africaine la plus controversée en Israël – celle des réfugiés chrétiens et musulmans d’Afrique de l’Est – a commencé au milieu des années 2000.

À cette époque, environ un pour cent des Africains fuyant une répression politique et une terrible violence dans leur pays ont commencé à se diriger vers Israël.

Au cours des dernières années, le continent africain a généré environ 6 millions de réfugiés, et quelque 60 000 personnes ont réussi à entrer en Israël avant que l’État sioniste ne construise une barrière de sécurité pour empêcher toute entrée.

Ces réfugiés représentent peut-être moins d’un pour cent de la population israélienne – qui est de plus de 8 millions – mais comme ils sont non seulement noirs, mais également non juifs, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu les a qualifiés de menace au “caractère juif” d’Israël. . Cette peur latente a longtemps été exploitée pour susciter l’opposition à la simple présence du peuple palestinien et à la naissance de ses enfants.

Lorsque les Africains sont arrivés, Israël a évité de violer les conventions qu’il a cosignées et co-rédigées à la suite de l’Holocauste nazi. Il ne renverrait pas directement les Soudanais au Soudan ou les Érythréens en Erythrée. Mais il ne leur accorderait aucun droit non plus. Il les envoie donc directement dans les bidonvilles du sud de Tel-Aviv, forçant certaines des populations les plus pauvres d’Israël à absorber les nouveaux arrivants africains avec leurs propres moyens.

Les premières années, Israël a commencé par ignorer toutes leurs demandes d’asile. Finalement, il a commencé à examiner ces demandes – mais seulement à un rythme d’escargot.

À ce jour, Israël a rejeté plus de 99% des demandes d’asile, accordant le statut à seulement 10 Africains sur des dizaines de milliers, ce qui en fait le pays le plus restrictif du monde occidental envers les réfugiés, et de loin. En Europe et en Amérique du Nord, la grande majorité des demandeurs d’asile originaires du Soudan et de l’Érythrée obtiennent le statut de réfugié.

Le gouvernement Netanyahu a fait pression sur les réfugiés africains pour qu’ils quittent le pays en leur rendant la société israélienne invivable. Les hauts rabbins du gouvernement ont interdit aux Juifs de louer des appartements aux réfugiés. Les principaux députés de la coalition gouvernementale ont calomnié les Africains en tant que voleurs, violeurs et meurtriers propageant des maladies infectieuses.

Puis rapidement, les Israéliens se sont mis à injurier et à cracher sur les Africains dans les rues. Les attaques au couteau et les bombes incendiaires allaient bientôt suivre.

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En 2013, le gouvernement Netanyahu a commencé à rafler des milliers de réfugiés africains dans les rues des villes israéliennes et à les déporter dans son nouveau centre de rétention dans le désert, le plus grand du monde.

Le gouvernement n’a pas fait beaucoup d’efforts pour cacher que le but de la prison était de briser le moral de ces réfugiés africains, afin qu’ils n’espèrent plus mener une vie normale en Israël, et qu’ils acceptent, à contrecœur, de retourner vers les enfers d’où ils sont venus.

Du point de vue du gouvernement israélien, le plan a été un succès: au cours des cinq dernières années, plus d’un tiers de la communauté des réfugiés africains a été expulsé d’Israël : plus de 20 000 hommes, femmes et enfants.

Mais Netanyahu considère que ce rythme de nettoyage ethnique est encore insuffisant, et il a annoncé que tous les réfugiés africains devaient avoir quitté le pays dans quelques semaines, soit le 1er avril 2018. Le gouvernement fait déjà de la publicité pour engager miliciens qui rassembleront ceux qui résistent et les forceront à monter dans les avions.

Beaucoup de réfugiés africains qui ont déjà quitté “la poêle à frire” qu’est d’Israël disent qu’ils se sont rapidement retrouvés dans un enfer.

Le gouvernement israélien prétend avoir des accords secrets avec de nombreux pays africains pour qu’ils recueillent les réfugiés qu’il chasse et leur accordent de nouveaux visas.

Mais les gouvernements de ces pays refusent de confirmer publiquement l’existence de tels accords et les réfugiés expulsés d’Israël disent qu’ils ont été abandonnés à leur sort, dans un nouveau pays africain et sans aucun droit de réfugié, donc ramenés à la case départ.

Beaucoup d’entre eux auraient été depuis soumis à l’esclavage et torturés en Libye, ou noyés au fond de la Méditerranée.

Une décennie d’incitation raciste financée par l’État a contribué à faire du nettoyage ethnique des 40 000 réfugiés africains restants du pays une politique populaire parmi de nombreux Juifs israéliens. En récoltant les bénéfices politiques de la haine qu’il a semée, Netanyahu relie maintenant sa propre popularité à l’expulsion massive à venir.

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Qui plus est, il n’a pas honte de s’en vanter en anglais, encourageant l’Europe et les États-Unis à embrasser leur propre xénophobie, encourageant les suprématistes blancs des deux côtés de l’Atlantique.

Si les politiques anti-palestiniennes de Netanyahu ont ouvert la voie à une alliance israélienne avec l’extrême droite mondiale, ses politiques anti-africaines ont emporté la compétition.

Avec Trump dans le bureau ovale et les partis d’extrême droite prenant rapidement du pouvoir en Europe, Netanyahu continuera dans un avenir prévisible de sévir contre les Arabes, les Africains et les quelques Juifs de gauche qui résistent encore au racisme d’État israélien.

Mais qu’arrivera-t-il pour eux le jour où Trump sera chassé du pouvoir ?

16 janvier 2018 – The New Arab – Traduction : Chronique de Palestine